Qui est Tom Félix, Français de 34 ans, qui risque la peine de mort en Malaisie ?

Le procès du jeune Français Tom Félix, 34 ans, s’est ouvert ce lundi matin devant la Haute cour criminelle de Alor Setar (nord-ouest), en Malaisie. Le jeune homme accusé de détention et trafic de stupéfiants, accusations qu’il conteste, encourt « la peine de mort, ou 104 années de détention cumulées, 54 coups de bâton et une amende de 27 000 euros ».

Un procès à hauts risques alors que depuis 22 mois déjà Tom Félix clame en vain son innocence dans cette incroyable affaire. Vingt-deux mois de prison, vingt-deux mois de cauchemar pour cet ancien cadre au sein du groupe Veolia, diplômé en aquaculture et biologie marine qui était sur le point d’accomplir son rêve : ouvrir un restaurant sur l’île touristique de Langkawi, au nord-ouest de la Malaisie.

Tom Félix a été arrêté le 9 août 2023, à la suite d’une perquisition dans l’appartement où il vivait en colocation sur l’île de Langkawi. Durant cette dernière, la police malaisienne découvre du cannabis dans plusieurs espaces communs. Elle embarque Tom, ainsi que son colocataire, d’origine malaisienne, et la petite amie de ce dernier. Le trentenaire clame son innocence et sera même dédouané par les deux autres interpellés, en vain.

Depuis, Tom Félix a été incarcéré dans la prison de Perlis, où il vit dans des conditions de détention difficiles, dans l’attente de son procès qui débute ce lundi. Le procès qui doit durer jusqu’à jeudi a été suspendu en fin de matinée et doit reprendre mardi « car un témoin n’avait pas apporté certains éléments », a précisé son avocat malaisien Collin Andrew. « Le procès reprendra demain (mardi), avec le même témoin », a-t-il ajouté.

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« Il nous a entendus et il a dit que cette situation est effectivement inacceptable et qu’il allait tout mettre en place pour que Tom soit libéré », avait indiqué sa mère Sylvie à l’issue de l’entretien avec le président français.

« Je ne doute pas de l’innocence de Tom, qui vit un calvaire, aux prises avec un système qui broie les hommes et pour lequel le temps ne compte pas », avait réagi son avocat français François Zimeray, ancien ambassadeur pour les droits de l’Homme.

Sa famille assure que, durant l’enquête, Tom a été « disculpé » par son associé mais que la police malaisienne n’en a pas tenu compte.

Conditions de détention terribles

Sa famille et son avocat dénoncent par ailleurs des conditions de détention « terribles ». Le jeune homme dort toujours sur un tapis de yoga, dans une cellule partagée avec plusieurs codétenus. Pour leurs besoins : des toilettes turques sans intimité. Et pour se laver : un simple tuyau. Félix a souffert de la gale et de plaies infectées. Seul un examen médical, sans analyse sanguine ou autres prescriptions, lui a été accordé, ainsi qu’une visite chez un ophtalmologue en dehors de la prison. Sans résultat.

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Dans les images d’un documentaire de l’émission 66 Minutes, sur M 6, diffusé le 15 décembre 2024, on découvre un Tom Félix amaigri, cerné, évoquant auprès du journaliste son « désespoir total ».

« Ce n’est pas toujours facile de le maintenir combatif », témoignait Sylvie, la voix brisée, auprès du Parisien en décembre 2024. Cette mère courage poursuit : « Il a aussi des idées suicidaires, il m’a dit qu’il avait envie d’avaler une boîte de somnifères et de ne plus se réveiller ». Sa famille et ses amis n’abandonnent pas pour autant le jeune homme et se montrent actifs sur une page de soutien sur les réseaux sociaux.

À La Rochelle, où il a fait ses études, une fresque a notamment été réalisée, reprenant des éléments marins, la passion de Tom, et ces mots « Libérez Tom Félix ». « On a été très touchés », avait confié sa mère.