à Venise, la colère monte contre le fastueux mariage de Jeff Bezos et Lauren Sanchez

Jeff Bezos et Lauren Sanchez vont se dire oui à Venise du 24 au 26 juin. Un mariage grandiose, ultra-sécurisé et critiqué par une partie des habitants, qui dénoncent la privatisation de leur ville au profit des milliardaires.

Ils filent le parfait amour depuis plusieurs années. Lui, milliardaire et fondateur d’Amazon. Elle, journaliste et ancienne animatrice télé. Ensemble, ils exhibent leur fortune, vivant leur romance à coups de millions : acquisition d’un super-yacht pour leurs virées au soleil, et plus récemment, un décollage dans l’espace à bord d’une fusée Blue Origin – l’entreprise de Jeff Bezos – entourés d’invités triés sur le volet, dont Katy Perry.

Désormais, le couple s’apprête à se dire oui à Venise, du 24 au 26 juin, dans le décor de carte postale de la Cité des Doges, en partie privatisée pour l’occasion. Une union qui réunira environ 200 invités triés sur le volet et qui s’annonce des plus grandioses. Peut-être un peu trop, aux yeux de nombreux locaux, dont la colère monte depuis plusieurs semaines. Pour eux, ce mariage est un symbole de plus du pillage de leur ville par les ultra-riches. Car si la municipalité promet une cérémonie discrète, sans perturbation pour les riverains, peu y croient. Le collectif «No Space for Bezos» a ainsi mené la fronde : banderoles brandies sur les clochers, affiches et autocollants placardés dans les ruelles, et appel à manifester contre un mariage jugé indécent.

«Il n’est pas le bienvenu, ni à Venise, ni ailleurs !»

Le message a été diffusé sur les réseaux sociaux, accompagné d’un avertissement clair : Bezos n’est pas un invité d’honneur, mais un symbole de la marchandisation du monde. «Venise est une ville vivante, pas un décor à louer au plus offrant», ont insisté les opposants. Et les préparatifs semblent leur donner raison : cinq hôtels auraient été entièrement réservés, une flotte de bateaux taxis mobilisée, et un quai spécialement aménagé pour accueillir le mégayacht du milliardaire. Autant de signes qui alimentent la colère dans une ville déjà étouffée par le tourisme de masse, que les autorités tentent tant bien que mal de réguler.

Le maire Luigi Brugnaro, lui, préfère voir le verre à moitié plein. Dans une interview au Corriere della Sera, il a salué le choix du couple, évoquant des retombées économiques «de plusieurs millions de dollars». Une manière d’ériger l’événement en vitrine, malgré l’hostilité grandissante.

En 2014, Venise avait déjà vu se dérouler les noces hollywoodiennes de George Clooney et Amal Alamuddin. Dix ans plus tard, c’est un autre couple star qui investit ses palais et ses canaux. Mais cette fois, le rêve vénitien ne fait pas l’unanimité.