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Top 14 – “Je me suis promis que je ne ferai pas partie des grands joueurs qui ont échoué à Toulon” avoue Kyle Sinckler

Avant de connaître son premier barrage de Top 14 face à Castres, samedi soir (21h05), le pilier droit international anglais Kyle Sinckler (69 sélections) est revenu en longueur sur sa première saison dans l’Hexagone du côté de Toulon. Il s’est confié sur son bonheur d’évoluer au RCT et ses routines pour durer dans la compétition la plus “dure” au monde.

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Vous êtes l’un des joueurs les plus expérimentés de ce groupe. Comment sentez-vous le club à quelques jours du barrage contre Castres ?

Avant tout, on a su se qualifier en bonne position. Ça aurait pu être mieux, mais il faut quand même dire les choses. Évidemment, les résultats n’ont pas été à la hauteur de nos espérances ces dernières semaines. Les défaites à Vannes, Pau, contre Toulouse ont été difficiles. Ce n’était pas l’idéal, mais désormais tout est remis à zéro. Maintenant, c’est une finale chaque week-end. La forme ne signifie plus rien. La saison a été bonne, nous avons su avoir de la constance pendant une majeure partie du temps. Nous devons simplement jouer notre rugby, avoir confiance en nous et, bien sûr, respecter Castres. Nous aurons une grande équipe face à nous, et nous savons que ce sera un match difficile. Mais, nous sommes à Mayol, devant nos supporters. Et ça, c’est bon pour nous ! J’ai confiance en mon équipe, et en toutes les personnes qui forment l’institution.

D’un point de vue personnel, Castres est un bon souvenir…

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(Il coupe) Mon premier match à Mayol ! C’était un moment très spécial dans ma carrière, parce que je me suis toujours vu jouer ici depuis que je suis venu, en tant que réserviste, avec les Harlequins, lors de la saison 2012-2013. Ce n’est pas un mensonge, mais une réalité que je vous dis. Depuis, j’ai toujours suivi ce club avec des exemples comme Wilkinson, Hayman, Botha, Smith, Van Niekerk, Michalak… Il me faudrait une heure pour tous les citer ! En jouant ici, j’ai réalisé un de mes rêves de joueur. C’est bon de sentir une grande responsabilité en tant que joueur de rugby. Les mecs ont réalisé des grandes choses avec ce maillot. Je sais que les gens attendent de retrouver cela. Tout le monde a conscience de cette attente. Samedi, je veux juste dire que chacun d’entre nous est prêt pour livrer sa meilleure version.

Je suis retombé amoureux de ce sport à Toulon

Vos partenaires, vos entraîneurs et tous les observateurs sont assez dithyrambiques concernant votre adaptation. Qu’avez-vous mis en place pour être performant dès votre première saison ?

Le travail. C’est aussi simple que ça. Et puis, j’ai quelque chose qui me motive.

On vous écoute…

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Il y a des grands, des très grands, et même des champions du Monde qui ont échoué ici. Des mecs qui ont eu des plus belles carrières que moi. Je me suis promis que je ne ferai pas partie de la liste des grands joueurs qui ont échoué à Toulon. Je ne veux pas être l’un d’entre eux. Je me suis donc assuré de venir ici et de travailler dur, très dur. Je travaille sur le terrain, mais aussi en dehors en tentant notamment d’apprendre votre langue. Elle est difficile. Je la comprends, mais j’ai encore des difficultés à m’exprimer. Évidemment, vous avez un pays magnifique avec la mer, la cuisine… C’est parfait (en français) ! Mais, moi, je suis un homme de rugby. C’est le rugby qui me guide. Si vous saviez comme j’ai été malheureux lorsque j’ai cassé mon bras.

Justement, il y a une légende qui circule ici. Vous avez consolidé rapidement votre os du bras grâce à un lait spécial et à l’utilisation d’os…

(Il se marre) Vous savez des choses ! Avant tout, je remercie les gens et mes partenaires pour le soutien durant cette période difficile. Tout le monde a pris soin de moi. Des mecs se sont mis à mon service pour m’aider. C’était une période difficile, encore plus quand on vient d’arriver dans un nouveau pays. Je n’étais plus avec le groupe, et c’est ce qui rend le rugby amusant au quotidien. J’étais un peu seul. C’était étrange, et le soutien que j’ai reçu a été agréable. Je m’en souviendrai pendant longtemps. J’ai signé pour trois ans, et j’ai déjà envie de vous dire que je veux être encore là après ces années. J’espère plus, mais le chemin est encore long et je sais que je peux faire plus pour ce club. Je suis venu à Toulon pour retomber amoureux du rugby. Et vous savez quoi ? Je suis retombé amoureux de ce sport à Toulon.

Kyle Sinckler a retrouvé goût au rugby sur la rade.
Icon Sport – Alexandre Dimou

Très bien, mais des gens nous ont dit que vous avez des recettes de druide. Sont-elles confidentielles ?

(Rires) Vous insistez ! Les mecs ont fait tellement de blagues autour de ça. En fait, Dany (Brennan, NDLR) m’a rendu un service. Il m’a trouvé un endroit où il vendait du très bon lait. Je voulais un lait qui provenait directement de la vache. Je voulais que cela vienne directement de l’agriculteur pour être sûr de la qualité. Après mon retour, qui a été assez rapide au fond, les mecs m’ont dit qu’il fallait faire venir la vache sur le terrain d’entraînement, avec l’agriculteur, pour être sûr que je puisse avoir tout le temps du lait (rires). On en rigole, mais c’était une très grosse blessure. Une blessure musculaire est moins grave qu’une blessure osseuse. Pour un pilier, le bras est capital, notamment pour les mêlées. Moi, je voulais m’assurer d’avoir le meilleur produit pour revenir. C’est normal, non ? Je suis venu ici pour être la meilleure version de moi-même. Le rugby est au centre de tout, et c’est ma priorité dans mon quotidien.

À lire aussi : Gabin Villière se dirige vers un forfait, quelle option du côté de Toulon pour le barrage face à Castres ?

On nous a glissé que vous pratiquez aussi une forme de yoga bien spécifique. On imagine que c’est plutôt rare pour un pilier. En quoi cela vous aide ?

C’est capital. En fait, en Angleterre, j’ai fonctionné avec un noyau autour de moi. Ce sont des personnes importantes pour que je puisse être performant sur le terrain. C’est comme une seconde équipe. J’ai un mentor qui m’a fait découvrir le yoga Ashtanga (cette forme dynamique inclut la synchronisation de la respiration avec une série de postures progressives et adaptées pour produire une chaleur interne intense. Elle permet une purification et une élimination des toxines des muscles et des organes, NDLR). Mais, si je peux me permettre, beaucoup de piliers utilisent le yoga ou un sport comme le Pilates.

Dans quels buts ? Est-ce qu’il y a un objectif de bien-être mental ?

C’est avant tout physique. Nous avons souvent des raideurs musculaires. C’est vraiment parfait pour déverrouiller son corps. Moi, je veux jouer le plus longtemps possible et ça fait partie du travail invisible, mais nécessaire. D’une certaine manière, j’ai aussi de la chance de jouer à ce poste, car je sais que l’on peut durer dans le temps et être performant. Si vous ne faites pas tout ça, vous ne durerez pas. Le rugby est si difficile, et encore plus en Top 14. Je peux même vous dire que la récupération est la partie la plus importante de notre métier, surtout dans ces périodes de phase finale. Il faut se détendre et être tranquille en vue d’être performant le week-end.

Kyle Sinckler vit une première saison convaincante du côté de Toulon.
Icon Sport – Alexandre Dimou

Vous avez déjà manqué un moment marquant qui était le quart de finale de Champions Cup face à Toulouse. Avez-vous un petit sentiment de revanche sur le destin ?

Jamais, cela ne fait pas partie de moi. Oui, c’était un match capital, mais la vie en a décidé autrement. Je ne regarde jamais derrière, toujours devant. Devant, c’est Castres. J’en profite, parce que je n’ai pas eu l’occasion de le faire auparavant, je présente mes condoléances à toutes les personnes proches de ce club après ce qui est arrivé là-bas (le décès de Josaia Raisuqe, NDLR). Vous voyez, la vie va vite. J’ai été marqué par l’hommage rendu par le rugby français. J’ai été fier d’être rugbyman ici, et du soutien que nous avons pu amener aux Castrais. Pour revenir à la rencontre, nous avons beau parler, mais samedi soir, à 21 heures, tout cela disparaîtra pour laisser place au terrain. Le plus important est de faire le travail en équipe, sous la pression et malgré la fatigue. Il y aura des moments durs, mais il faudra se dire : “Tu peux le faire pour ton copain à côté.” J’ai participé à beaucoup de grands matches et les discours d’avant-match ne veulent rien dire. Ce qui compte, ce sont les actes. Il faut simplement s’assurer que chacun connaisse son rôle, ce que chacun doit faire, et l’exécuter. Toulouse a gagné le quart de finale, car ils ont mieux fait les choses. On en fait beaucoup autour du rugby, mais cela reste un sport simple. J’espère que le groupe a retenu la leçon.

Après un an, comment trouvez-vous le Top 14 ?

C’est fantastique. Je suis venu ici pour m’améliorer, dans la compétition la plus difficile au monde. Toutes les semaines, j’affronte des piliers de haut niveau, peu importe qu’il joue pour une équipe du haut ou du bas. J’ai la sensation que mon jeu s’est amélioré depuis que je suis là, notamment en mêlée. J’ai beaucoup appris sur les positions, le fait de bien attaquer avec de nouveaux commandements à enregistrer. C’est excitant. Le Top 14 est vraiment la compétition la plus difficile au monde, car il faut être constant pendant des mois, semaine après semaine. C’est tellement long !

Ici, j’ai aussi compris que la victoire était importante mais que le comportement était au-dessus de tout

Lewis Ludlam nous avait confié avoir été surpris par la liberté que les joueurs ont, dans le plan de jeu, en France. Qu’est-ce qui vous a surpris ici ?

Mec, les voyages. C’est tellement fou ! Je ne m’étais jamais aperçu que la France est un pays si grand. Par exemple, Toulon et Toulouse se ressemblent au niveau du nom. Quand on m’a dit les heures de bus pour y aller, j’étais très étonné (rires). Vous avez un beau pays, et quand on joue de ce côté de la France, on passe beaucoup de temps dans les transports. Sinon, le rugby reste du rugby.

Vous avez pourtant évolué dans des clubs qui ont plutôt une culture du jeu de trois-quarts comme les Harlequins et Bristol. À Toulon, historiquement, le jeu est basé sur les avants. Comment s’y faire ?

Je suis aussi venu pour connaître ça. Vous avez raison. L’histoire de Toulon est immense, et la gloire a été apportée par les avants (sourire). J’ai ressenti cela sur mes premières mêlées ici. Les supporters sont fous de ça. Ils aiment les garçons costauds comme moi, c’est plaisant d’être autant mis en avant. Moi, en tout cas, je prends volontiers cette responsabilité et je fais tout pour y répondre. Ici, j’ai aussi compris que la victoire était importante mais que le comportement était au-dessus de tout. Si les gens ressentent que nous donnons tout, que le maillot a bien transpiré, c’est l’essentiel. Ils veulent ressentir que l’on se bat pour ça, ce blason. Et quand nous ne le faisons pas, ils nous le font savoir. Ici, les gens sont honnêtes : quand nous sommes bons, ils le disent, quand nous ne le sommes pas, ils le disent aussi. Ce sont des gens qui sentent le rugby.

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