Robin Campillo était l’invité de France Inter pour présenter Enzo, un film singulier qui porte la signature de Laurent Laurent Cantet, mais qu’il a lui-même réalisé. Le réalisateur de 120 battements par minute revient sur cette expérience bouleversante : reprendre le projet de son ami décédé d’un cancer avant le tournage, et donner vie à cette histoire d’adolescence que Laurent Cantet tenait à cœur.
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Une amitié de quarante ans scellée par la transmission d’un film
Robin Campillo et Laurent Cantet se sont rencontrés il y a quarante ans à l’IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques), l’ancêtre de la Fémis (l’École supérieure des arts et du son). “On était dans le même groupe, le groupe des C”, raconte Robin Campillo avec émotion. Cette amitié, tissée autour de la découverte commune du cinéma, s’est prolongée par une collaboration constante : “On a toujours été technicien sur les films des autres”.
Quand Laurent Cantet apprend qu’il est atteint d’un cancer, il a déjà écrit une vingtaine de pages de ce qui deviendra Enzo, avec le scénariste Gilles Marchand. Les deux amis décident alors de travailler ensemble sur le projet, en prévision des difficultés liées aux traitements. “On a travaillé ensemble sur le scénario, et sur le casting“, explique Robin Campillo, qui devait initialement accompagner Laurent Cantet seulement “comme un poisson pilote” sur le tournage.
“Tu fais comme tu peux” : les derniers mots de Laurent Cantet
Les derniers échanges entre les deux réalisateurs se sont déroulés dans une chambre d’hôpital. Laurent Cantet propose d’abord à son ami d’abandonner le projet pour se consacrer à ses propres films. Mais quand Robin Campillo lui exprime son désir de réaliser Enzo, Laurent Cantet accepte. Face à ses interrogations sur la manière de faire “un film à ta manière ou à ma manière”, Laurent Cantet répond par cette phrase devenue emblématique : “Tu fais comme tu peux”.
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“Le style, c’est le truc qui pègue“, explique Robin Campillo en citant son ami disparu. “Ce n’est pas un truc qui s’invente, on en a un à son corps défendant”. Cette philosophie a guidé le réalisateur tout au long du tournage, dans une démarche qu’il qualifie de “mystique” et où il confesse avoir du mal à accepter la disparition de son ami.
Un adolescent bourgeois en quête de sa place dans le monde
Enzo raconte l’histoire d’un adolescent de 16 ans qui grandit dans une famille bourgeoise de La Ciotat, sans problème apparent, mais en proie à un profond mal-être. En échec scolaire, il quitte l’école pour devenir apprenti maçon, au grand dam de ses parents. Sur les chantiers, il rencontre Vlad, un ouvrier ukrainien qui hésite à repartir faire la guerre, et découvre “la vraie vie”.
Cette histoire de “transfuge de classe à l’envers” interroge la difficulté pour les jeunes de trouver leur place dans une société qui leur propose “un parcours très balisé”. Robin Campillo évoque cette citation de Borgès : “Il n’y a pas de pire labyrinthe qu’un labyrinthe en ligne droite”, pour décrire le hiatus entre les chemins tracés et “le chaos du monde” avec ses guerres et ses incertitudes.
Un film testament sur l’adolescence et la transmission
Le casting d’Enzo porte également la marque de cette transmission. Le jeune Eloi Pohu, qui incarne le personnage principal, “ressemble incroyablement à Laurent Cantet jeune”, observe le réalisateur. Aux côtés d’acteurs professionnels comme Élodie Bouchez, le film révèle Maksym Slivinskyi, un véritable ouvrier ukrainien qui apporte “une grande finesse” à son rôle.
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“C’est quand même fou qu’au seuil de sa mort, il écrive sur l’adolescence”, conclut Robin Campillo. Cette dernière œuvre de Laurent Cantet, unanimement saluée par la critique, continue d’explorer les thèmes qui ont traversé toute sa filmographie : la question de la place de chacun dans la famille et la société, déjà présente dans Ressources humaines qui se terminait par cette interrogation : “Et toi, elle est où ta place ?”
Robin Campillo partage sa vision de l’adolescence comme un moment de confrontation avec la réalité : “L’adolescence, c’est le moment où on se prend en pleine gueule des vérités”. Il souligne l’importance de cette période où l’on découvre la théâtralité sociale et familiale, une prise de conscience qui marqueet qui est au cœur du film Enzo.