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Paul Seixas, le surdoué français qui apprend vite et brille sur le Dauphiné

Il découvre les hautes altitudes et, s’il lui a fallu l’aide d’un assistant pour ne pas s’affaler sitôt la ligne franchie, samedi, Paul Seixas ne semble pas plus désarçonné que ça par tout ce qu’il vit. Le Français n’a que 18 ans et il a terminé l’étape reine du Dauphiné à la 11e place, à 3’51” de l’injouable Tadej Pogacar, mais « avec des coureurs que je regardais à la télé et qui marchent super fort, donc c’est une fierté d’en faire partie », souriait-il sous sa casquette blanche.

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Au matin de la dernière étape du Critérium du Dauphiné, pas la plus dure, le voilà 6e du général et bien parti pour valider son top 10. À peine majeur, donc. Une maturité jamais vue en France et rare à l’international. À titre de comparaison, et même si le vélo évolue très vite, Pogacar (26 ans désormais), au même âge (1re année Espoirs), évoluait dans une équipe slovène de 3e division et s’alignait sur des courses Espoirs ou de classe 2. « Moi, j’étais 2e catégorie et je n’avançais pas beaucoup, se marre Bruno Armirail, son équipier chez Decathlon-AG2R La Mondiale. Ça pourrait presque être mon fils (sourire). Ça fait bizarre de travailler pour un jeune comme ça, mais c’est impressionnant ce qu’il réussit, donc il le mérite. Il m’épate, et pas seulement moi je pense. »

Le champion du monde juniors du contre-la-montre avait déjà participé à une course par étapes de niveau World Tour (l’UAE Tour, en février), mais pas avec le même plateau, pas sur un terrain aussi dur qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, et il avait quitté l’épreuve sur un goût d’inachevé, après une chute. Ces derniers jours, il a surligné beaucoup de points sur le manuel de la jeune pépite : habile et punchy les deux premiers jours, top 10 sur le chrono mercredi, top 10 en montagne vendredi et encore brillant samedi. « On avait vu, lors du stage en Sierra Nevada (Espagne), que ça n’allait pas trop mal, mais de là à faire ça, c’est vraiment impressionnant », résume son coéquipier Clément Berthet.

Le Lyonnais fait partie de la garde rapprochée de Seixas cette semaine. Tous ont conscience d’avoir un diamant à leurs côtés, alors ils avancent en meute, prêts à cogner ceux qui viendraient chercher des noises au petit dernier. Le Belge Oliver Naesen le place au quotidien, comme vendredi avant le piégeux mont Saxonnex, attaqué dans les premières positions. Samedi, Armirail l’a guidé dans la descente de la Croix-de-Fer, piégeuse sur le haut, évitant la moindre cassure pour se préserver d’efforts inutiles. Hors course, c’est Aurélien Paret-Peintre qui colle le bonhomme, jusqu’à se faire taquiner par l’ensemble de l’équipe : « Il est où ton fils ? »

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« Il dégage une vraie sérénité, et cette sérénité rejaillit sur l’ensemble de l’équipe »

Sébastien Joly, l’un des directeurs sportifs de Décathlon-AG2R La Mondiale

« On n’a pas grand-chose à lui apprendre sur l’aspect physique, tactique, sur la course, détaille le Haut-Savoyard. Mais c’est plutôt sur les à-côtés, la récupération, les horaires, les phases de décompression. C’est important, car il va être amené à assumer un rôle de leader, ce qu’il fait déjà cette semaine. Et il apprend vite, oui. Il est à l’écoute, ambitieux, donc c’est certain qu’il a soif d’avancer de plus en plus vite. » Un élève modèle, encore en surchauffe contre les barrières à l’arrivée, mais capable de compter les concurrents qu’il doublait au général et sans se tromper.

« Il dégage une vraie sérénité, et cette sérénité rejaillit sur l’ensemble de l’équipe, note son directeur sportif Sébastien Joly. Il est comme ça intrinsèquement, du fait de son éducation, sa philosophie et nous, on essaie de faire le maximum, comme pour Léo (Bisiaux, autre jeune talent, aligné sur le Tour de Suisse). » Bien câblé, capable de parler dans un excellent anglais, celui qui étudie à l’EM Lyon, école supérieure de commerce (« C’est facile de me caler une ou deux heures de cours par jour quand je veux me changer les idées », confiait-il fin avril) a déjà tout du vieux briscard. Sur la route, où il se gère très bien, puisqu’il n’était « pas bien » en début d’étape samedi. Et en dehors. « Je fais complètement abstraction en temps normal, mais encore plus ces derniers jours, je préfère ne pas perdre de temps à regarder mon téléphone inutilement », lâchait-il ainsi vendredi.

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Dans un pays qui attend un vainqueur du Tour de France depuis quarante ans, Paul Seixas va porter d’énormes attentes ces prochains mois. Il le sait. Il répond travail et plan de carrière. « C’est sûr que c’est un rêve de faire le Tour, mais ce n’est pas sensé de le faire maintenant, peu importe le résultat à l’arrivée du Dauphiné », clame-t-il, alors qu’il n’est prévu ni sur la Grande Boucle ni sur la Vuelta. « À aucun moment il n’a été imaginé de l’emmener sur un Grand Tour, répète son directeur sportif, et ça, on n’y dérogera pas. On est dans l’équilibre entre ne pas trop l’exposer et ne pas le surprotéger, et il y aurait un risque de basculer sur la limite. On entend tous les commentaires extérieurs, mais le plus important est de garder la tête froide. »

Même si la réalité rattrape parfois Decathlon. Vendredi, à Combloux, tous les amis du Lyonnais étaient là à l’arrivée, les torses nus, et l’ont entouré pendant qu’il effectuait sa récup devant le car. « On n’avait pas encore mis la rubalise, je lui ai dit ”on en profite, c’est les premiers jours, mais demain (dimanche) on sera obligés de mettre la rubalise”, rigole Joly. On y va petit à petit. » Seixas, lui, avance à pas de géant.

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