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est-ce une bonne idée de citer le PSG, Orelsan ou des mangas dans sa copie de philosophie ?


Publié le 15/06/2025 07:00

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Temps de lecture : 5min

Un candidat planche sur l’épreuve de philosophie du baccalauréat, à Valence (Drôme), le 14 juin 2023. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)

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Les candidats peuvent utiliser ces exemples à condition de bien s’en servir et de ne pas faire l’impasse sur les références issues du programme.

Le 31 mai, plus de 11 millions de téléspectateurs ont assisté au sacre du Paris-Saint-Germain en Ligue des champions. Parmi eux, des lycéens qui, à l’aube du baccalauréat général et technologique, ont pu décompresser et détourner les yeux de leurs fiches sur Kant, Spinoza et Nietzsche. Et si cet événement synonyme de ferveur populaire pouvait être mentionné dans leur copie de philosophie, lundi 16 juin, date de la première épreuve écrite terminale de l’examen ?

“On pourrait très bien utiliser cet exemple pour illustrer le concept de joie chez Bergson. Selon lui, nous devons fournir des efforts pour triompher, progresser pour atteindre la joie”, suggère Yohann Vincent, enseignant en philosophie au lycée Jacques-Prévert de Pont-Audemer (Eure) et correcteur au bac. Ce que les joueurs du PSG (et leurs supporters) ont enfin connu après plusieurs années à convoiter le titre suprême européen.

Au baccalauréat, l’épreuve de philosophie laisse le choix aux candidats entre trois sujets : deux dissertations et un commentaire de texte. Sur le principe, “rien n’interdit” à un élève de s’appuyer sur des références issues de la culture populaire, affirme Yohann Vincent. “Rien n’est tabou”, ajoute même Julien Rodriguez, lui aussi correcteur, et professeur au lycée Raoul-Follereau de Belfort (Territoires de Belfort). Mais la philosophie reste exigeante et ces exemples doivent être utilisés à bon escient.

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Qu’elle soit issue du programme ou non, “une référence doit toujours être insérée dans une argumentation”, rappelle Julien Rodriguez. Elle doit “apporter une intelligibilité à l’argument”, complète Yohann Vincent. Il ne suffit donc pas de citer la célèbre phrase de Baloo dans le dessin animé Le livre de la jungle, “Il en faut peu pour être heureux”, lorsque le sujet porte sur le bonheur. Mais bien d’expliquer la notion philosophique qui y est associée. 

Autre exemple avec une chanson d’Orelsan, souvent évoquée par les élèves. Dans La Quête, le rappeur français dit ceci : “A cinq ans, j’voulais juste en avoir sept / A sept ans, j’étais pressé d’voir le reste / Aujourd’hui, j’aimerais mieux qu’le temps s’arrête / Ah, c’qui compte c’est pas l’arrivée, c’est la quête”. Ces paroles peuvent être une accroche à l’argumentaire des épicuriens sur les limites du temps. Mais il est nécessaire d’expliquer cet argumentaire : “Le temps qu’on possède, c’est le présent. Demain n’est pas, parce qu’il n’existe pas encore, et hier n’est pas, parce qu’il n’est plus”, développe Yohann Vincent.

En classe, durant l’année, ces professeurs ont eux-mêmes utilisé des références à la culture populaire pour illustrer leurs cours. Le film La Purge (ou American Nightmare) peut évoquer la pensée de Jean-Jacques Rousseau sur le rapport entre soi et la liberté. ” “Serait-on plus libre dans un monde sans loi ? Non, car même si je ne subis plus la contrainte des lois, je subirai la violence des autres, qui me laisse moins de liberté”, traduit Julien Rodriguez.

A l’heure de plancher sur la copie du bac, le candidat doit toutefois trouver un juste équilibre entre les références académiques et non-académiques. “En tant que correcteur, on a envie de voir que l’élève s’appuie sur le cours qu’il a suivi durant l’année, qu’il connait les arguments des grands auteurs du passé”, note Julien Rodriguez. 

Attention, par ailleurs, à la méconnaissance du correcteur concernant certaines références. “Si l’exemple est trop de niche, qu’on nous parle d’une citation d’un manga qui compte 800 épisodes, on ne comprendra pas forcément où le candidat veut en venir”, souligne Yohann Vincent. A contrario, une référence issue de la culture populaire, bien amenée, n’apportera pas plus de points qu’une référence issue du cours. “Le principal est que l’exemple soit clair. Pas qu’il soit original”, estime Julien Rodriguez. 

Avant l’épreuve, cet enseignant de Belfort propose un dernier parallèle entre le football et un concept de philosophie. Lors de la demi-finale retour entre l’Inter et le Barça (4-3), les Milanais ont obtenu un penalty juste avant la mi-temps. Pour les supporters de l’Inter, il y avait évidemment penalty, et pour ceux de Barcelone, évidemment non”, sourit Julien Rodriguez. Cela m’a rappelé ce que dit John Locke sur la partialité humaine et la difficulté à établir la justice : j’ai toujours tendance à minimiser mes torts et à maximiser ceux que je subis. Certes, les arbitres et les juges ne sont pas infaillibles, mais je dois apprendre à être modeste, reconnaître qu’ils sont mieux placés que moi pour juger et promettre par avance de respecter leurs décisions, en sachant qu’il est logique qu’elles me semblent souvent injustes“, conclut l’enseignant. 

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