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Au congrès du PS, la saillie de Guedj contre Mélenchon illustre les difficultés des socialistes

ROMEO BOETZLE / AFP

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La saillie de Guedj (ici à la tribune à Nancy le 14 juin) contre Mélenchon au congrès PS résume les difficultés des socialistes

POLITIQUE – Un invité surprise devenu rituel. Le Parti socialiste continue de se diviser avant le dernier jour de son congrès, ce dimanche 15 juin, pourtant promis comme celui de la réconciliation. Les différents discours ont révélé les dissensions tenaces entre les partisans d’Olivier Faure et de Nicolas Mayer-Rossignol, en grande partie concernant La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon.

Le maire de Rouen, battu par le premier secrétaire sortant, a ainsi expliqué à la tribune qu’il préférait « perde des élections » plutôt que perdre « son âme », en s’alliant de nouveau avec le parti de gauche radicale. Avant lui, l’un de ses soutiens, le député de l’Essonne Jérôme Guedj, frappait encore plus fort en qualifiant à la tribune le patriarche insoumis de « salopard d’antisémite » qui « abîme la gauche, l’universalisme, la République, la laïcité ».

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Une saillie appréciée dans la salle, mais qui illustre les difficultés actuelles de la maison socialiste : un grand parti jadis, désormais réduit a portion congrue (Olivier Faure est réélu avec quelque 12 000 voix), divisé en deux courants à parts égales, et pour l’heure incapable de se définir autrement qu’en fonction de son principal concurrent à gauche.

Rapports de force inversés

En ce sens, le congrès qui se tient à Nancy s’inscrit dans la campagne, parfois rude entre Olivier Faure et ses opposants coalisés autour de Nicolas Meyer Rossignol. Une course sans dynamique, ni débats d’idées ou propositions nouvelles, centrée avant tout sur les questions électorales et stratégiques vis-à-vis du mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon, et ses outrances.

« Les socialistes ne se positionnent qu’en fonction des insoumis, expliquait ainsi le politologue spécialiste des gauches Rémi Lefebvre dans les colonnes de La Croix fin mai, du coup, on ne sait pas quelles sont les idées portées par le PS. » Une sorte de déclassement politique constaté aussi par l’historien Mathieu Fulla, chercheur à Science Po.

« Avant 2017, quand on parlait de la gauche française, les socialistes étaient un pôle structurant, et les autres composantes se positionnaient par rapport à lui », nous expliquait-il dans la foulée de la réélection d’Olivier Faure. Les rapports de force se sont inversés. « Depuis 2017, et la tendance s’est accrue avec la présidentielle 2022, le Parti socialiste est devenu une force politique parmi d’autres à gauche, qui doit composer avec un grand rival. Ce n’était pas du tout le cas dans son histoire récente. »

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Il n’est donc pas anodin de voir Jean-Luc Mélenchon profiter de la diatribe de Jérôme Guedj ce week-end de congrès pour moquer le parti qu’il a quitté en 2008. « Vous ne pourriez pas vous disputer à propos d’autre sujet que LFI ou moi ? », s’interroge-t-il sur les réseaux sociaux, un brin moqueur, en proposant aux socialistes d’ouvrir plutôt des débats sur des « sujets de fond », comme « l’atlantisme sous Trump, la lutte contre l’économie d’armement, les conditions de la paix en Ukraine. »

Le parti toujours divisé

Plus concrètement, le Parti socialiste risque de ressortir affaibli de son congrès vu l’état des divisions encore exacerbées samedi. Pour le député Arthur Delaporte, un proche d’Olivier Faure, « Nicolas Mayer-Rossignol a jeté un jerrican et a craqué une allumette » avec son discours offensif à la tribune – à l’issue duquel il n’a pas serré la main de son ancien concurrent, mais a reçu les chaleureuses félicitations de Jérôme Guedj, selon les récits des journalistes présents.

« C’est quoi “perdre son âme” ? Laisser le RN gagner ? », a grincé l’élu du Calvados devant la presse, en référence à l’alliance du Nouveau Front populaire, érigée pour faire face à l’extrême droite lors des dernières législatives. Le maire de Rouen et son courant ne souhaitent, eux, aucune entente aux municipales, à la présidentielle ou aux législatives, sous quelles conditions que ce soit.

Un point de désaccord lancinant avec Olivier Faure qui, lui, maintient une sorte de flou sur certains aspects. Il affirme régulièrement que son parti n’ira « pas derrière Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle » de 2027 et qu’il n’y aura pas d’accord national aux municipales avec les Insoumis. Mais « si demain l’extrême droite était en mesure de prendre le pouvoir, est-ce que nous considérerions que nos débats à gauche l’emportent sur notre vocation historique, interdire l’accès au pouvoir à l’extrême droite ? », a-t-il interrogé samedi devant la presse.

Quoi qu’il en soit, la perspective d’une « synthèse » conclue entre les trois courants du Parti socialiste qui s’opposaient ce printemps – Olivier Faure, Nicolas Meyer Rossignol et Boris Vallaud – semble s’éloigner quelque peu. Point d’achoppement probable : la question Mélenchon.

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