Remarqué jusqu’ici par les Français par son omniprésence sur le terrain, le ministre de l’Intérieur ne s’est pas rendu dans le collègé de Haute-Marne endeuillé. Désireux de mieux choisir l’objet de ses déplacements, il a laissé Élisabeth Borne en première ligne.
Site | Subscription Price | Supported Countries |
---|---|---|
FuboTV | 5-day free trial, $10–$90/month | USA, Canada, Spain |
ESPN+ | $11.99/month | USA |
Fanatiz | €6.99–€10.99/month | Worldwide |
StreamLocator | 7-day free trial, no credit card required! $9.90/month | Worldwide |
Mais où est passé Bruno Retailleau? Le ministre de l’Intérieur n’est apparu qu’en pointillé ces derniers jours après la mort d’une assistante d’éducation ce mardi, tuée à l’arme blanche par un élève dans la Haute-Marne le 10 juin.
Là où le locataire de Matignon avait pris immédiatement la direction de Nantes en avril dernier quand un lycéen avait tué au couteau une adolescente et blessé trois autres personnes, le nouveau patron de la droite a joué la carte de la discrétion tout en prenant la parole à distance quelques heures plus tard, évoquant “une tragédie”.
“Pas notre place”
Des raisons d’agenda l’expliquent – Bruno Retailleau se rendait à Laon (Aisne) pour rendre hommage à des pompiers décédés en intervention – tout comme le contexte.
Site | Subscription Price | Supported Countries |
---|---|---|
FuboTV | 5-day free trial, $10–$90/month | USA, Canada, Spain |
ESPN+ | $11.99/month | USA |
Fanatiz | €6.99–€10.99/month | Worldwide |
StreamLocator | 7-day free trial, no credit card required! $9.90/month | Worldwide |
“Il y avait des raisons pratiques pour ne pas pouvoir y aller mais assez vite, on a compris qu’il n’y avait pas vraiment de questions qui se posaient sur la sécurité dans ce drame”, explique l’entourage du ministre de l’Intérieur auprès de BFMTV.
Les faits ont eu lieu en plein contrôle des sacs à dos des élèves, mené par la gendarmerie qui a donc pu immédiatement intervenir. Un proche du président des LR plaide aussi pour cibler “des déplacements toujours utiles”.
” À Nantes, les policiers sur place avaient mené une vraie chasse à l’homme. Ils en étaient très marquées. C’était vraiment différent” Là, on est dans un établissement scolaire avec une communauté éducative très choquée. C’était la place de la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, pas la nôtre”, insiste-t-on encore autour de Bruno Retailleau. .
Présences tous azimuts
Le ministre de l’Intérieur avait pourtant jusqu’ici plutôt habitué les Français à multiplier les déplacements en cas de fait divers, de la mort de la jeune Philippine en septembre à une agression au couteau à Mulhouse en février en passant par une attaque à la grenade dans un bar à Grenoble. Son activité sur le terrain devrait manifestement évoluer dans les prochains mois.
Site | Subscription Price | Supported Countries |
---|---|---|
FuboTV | 5-day free trial, $10–$90/month | USA, Canada, Spain |
ESPN+ | $11.99/month | USA |
Fanatiz | €6.99–€10.99/month | Worldwide |
StreamLocator | 7-day free trial, no credit card required! $9.90/month | Worldwide |
“On doit toujours se demander quel message veut-on délivrer lorsque nous nous rendons auprès des victimes. Venir pour venir et simplement dire qu’on condamne les faits n’a pas grand-sens”, observe encore un collaborateur du ministre.
Même son de cloche pour le sénateur Max Brisson, fervent soutien de Bruno Retaillleau, qui juge qu’il aurait été “étrange de partir de ce qui s’est passé à Nogent pour traiter de la question de la violence dans la société”.
Bye-bye l’activisme de Nicolas Sarkozy
Faut-il comprendre que le style de Nicolas Sarkozy à l’époque où il était ministre de l’Intérieur est terminé? L’ex-chef de l’État a en tout cas donné le ton. Alors locataire de la place Beauvau entre 2005 et 2007, il avait pris l’habitude de jouer au bulldozer en se déplaçant quasiment systématiquement sur les lieux des faits divers médiatisés.
De quoi donner des idées à ses successeurs qui, par goût ou par opportunité politique, ont mis ses pas dans les siens. De Manuel Valls à Gérald Darmanin en passant par Christophe Castaner, les ministres de l’Intérieur ont appris à se mettre en scène.
“Ce n’est écrit nulle part qu’on doive aller partout tout le temps, défend Nicolas Daragon, ex-ministre délégué de Bruno Retailleau à l’Intérieur. Il faut le faire avec raison et s’exprimer quand c’est nécessaire.”
La crainte de “finir démonétisé”
Le calcul avait déjà été fait après la soirée du PSG qui a tourné au fiasco en terme de maintien de l’ordre. Si le sexagénaire a suivi de près le déroulé de la soirée, il avait choisi de ne pas se rendre sur place – sans cependant se priver d’une longue conférence de presse le lendemain sur les échauffourées.
“Le truc, c’est que si vous intervenez à tout-va et que rien n’est jamais réglé, vous finissez par vous démonétiser. C’est le pire pour quelqu’un qui a des ambitions présidentielles”, observe un député Modem.
Il faut dire aussi que la question des agressions au couteau commises par des mineurs n’est pas simple à résoudre. Et l’interdiction de vente des armes blanches, annoncée déjà à plusieurs reprises par François Bayrou, ne résout pas la question.
Pas de solution clef en main
Le collégien de Haute-Marne a par exemple utilisé un couteau trouvé dans la cuisine de ses parents. Quant aux portiques détecteurs de métaux que le Premier ministre veut “expérimenter”, ils ne sonnent pas avec des lames en céramique. En plus d’un coût prohibitif pour équiper les collèges et lycées, ils pourraient causer d’éventuels bouchons à l’entrée de ces établissements. En somme, le ministre de l’Intérieur semble désarmé face à cette “épidémie de violence” en milieu scolaire.
Du côté des députés Renaissance, pas vraiment les premières groupies de Bruno Retailleau, le constat est plus sévère.
“Ce qui s’est passé à Nogent ne permet pas de plaquer facilement une analyse. On n’est pas sur un jeune déscolarisé, issu de l’immigration avec des parents absents. Ça complique un peu le discours du tout-sécuritaire qu’il tient”, remarque un élu macroniste issu de l’aile gauche.
Ces derniers jours, le ministre de l’Intérieur a préféré consacré ses efforts à une réunion avec les préfets sur un rapport pour lutter contre l’entrisme des Frères musulmans en France avant de défendre fin juin une proposition de loi pour largement augmenter la durée de placement en centre de rétention des personnes sans-papiers. C’est à ce prix sans doute que, dans la course à la présidentielle, il peut continuer à contrarier les plans de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.