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pourquoi le ministre des Transports a décidé de maintenir la piste secondaire

La nouvelle est tombée dans la moiteur d’un vendredi après-midi d’orage, et elle fait l’effet d’une déflagration. Vendredi 13 juin, le préfet de Gironde Étienne Guyot a annoncé le « maintien en activité » de la piste secondaire de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Matière à controverse depuis des mois, le sort de la piste secondaire, dite aussi « sécante », était au cœur de tous les débats, quitte à dresser les populations de la métropole bordelaise les unes contre les autres. Entre l’axe Talence-Pessac-Martignas-sur-Jalle, notoirement plus dense, qui entrevoyait la fin du trafic de la piste secondaire, et l’axe Eysines-Le Haillan-Saint-Jean-d’Illac, qui aurait hérité du report de trafic. L’an dernier, la piste secondaire pesait 13,5 % des vols, soit 8 386 mouvements d’avion sur 62 077 au total.

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Un sujet d’autant plus incandescent qu’il va de pair avec la formidable croissance de l’aéroport en moins de quinze ans – 6,6 millions de passagers l’an dernier, avec une pointe à 7,7 millions en 2019, avant le Covid, contre 2,6 millions en 2010 –, porté par l’essor des vols low-cost. Dommages collatéraux : les nuisances sonores. L’aéroport de Bordeaux-Mérignac étant enchâssé dans l’agglomération bordelaise.

Longtemps portée par la direction de l’aéroport, encouragée dans un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) rendu en 2021, l’hypothèse de fermeture de la piste sécante n’apparaissait pas si évidente aux yeux de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igeed), dont les conclusions ont été rendues l’an dernier.

Une option esquissée dès mars

Interrogé début mars, à l’Assemblée nationale, par Sébastien Saint-Pasteur, député PS de la circonscription de Pessac-Gradignan, le ministre des Transports Philippe Tabarot avait d’ailleurs esquissé l’option d’un maintien de la piste secondaire : « Je comprends en effet que sa suppression aggraverait les nuisances sonores pour les populations déjà les plus concernées [dans l’axe Eysines-Le Haillan, NDLR]. Je rassure en tout cas ceux dont l’habitation se situe sous les cônes d’envol de la piste secondaire : la piste n’accueille que 15 % du trafic et cette situation n’a pas vocation à évoluer. »

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C’est l’un des arguments repris dans le communiqué de la préfecture de Gironde : « La fermeture de cette piste entraînerait un report significatif des nuisances sonores vers la piste principale, affectant directement les riverains. » Maigre consolation, probablement, pour les riverains du couloir aérien de la piste secondaire : « afin de préserver [leur] qualité de vie, il a été décidé que son utilisation ferait l’objet de mesures d’encadrement et d’observation ». Un « suivi annuel » de sa fréquentation sera présenté devant la commission consultative de l’environnement, « garantissant la transparence des conditions d’exploitation. »

L’argument vents forts

Étienne Guyot, dont le communiqué reprend le courrier adressé ce même vendredi aux maires concernés, justifie le maintien par les conditions météorologiques, évoquant des « épisodes de vents violents » qui sont parfois « incompatibles avec des atterrissages sur la piste principale ». Une nécessaire « continuité de l’exploitation aéroportuaire » qui, paradoxalement, n’avait pas été érigée en argument indépassable par l’Igeed elle-même, les avions de ligne modernes supportant les vents de travers. Le risque de dérouter ainsi un avion est « statistiquement négligeable ».

Les maires de Martignas-sur-Jalle, Pessac et Talence réfléchissent à « attaquer la décision du ministère »

Et si, dans les documents officiels, qu’ils soient issues de l’aéroport ou de l’Igeed, il y a de quoi perdre les décideurs dans l’évaluation des populations exposées au bruit, l’Igeed relevait toutefois les chiffres « contre-intuitifs » d’une fermeture de la piste (« 30,4 millions d’euros ») et d’un maintien (« 24,5 millions d’euros »). Des coûts dont il n’est nullement question dans les raisons avancées pour justifier l’arbitrage ministériel.

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Chiffon rouge

Une décision qui, précise encore le communiqué préfectoral, « intervient à l’issue d’un travail approfondi de concertation et d’analyse, engagé depuis deux ans par l’État » avec « l’ensemble des parties prenantes », que ce soient des « élus locaux, associations de riverains des deux pistes et experts techniques ». « La demande de maintien de la piste sécante m’est très majoritairement revenue », avait indiqué le préfet Étienne Guyot, le 29 janvier, sur la base d’une consultation menée l’automne précédent. Des propos qui avaient fait bondir les maires du couloir aérien Martignas-sur-Jalle, Pessac et Talence, ceux-ci considérant que leur poids démographique n’était pas pris en compte.

Des élus qui réfléchissent à « attaquer la décision du ministère », indique Emmanuel Sallaberry, maire de Talence, et agitent le chiffon rouge : l’inscription très technique de la mesure de suivi de l’activité de la piste dans le futur plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE), tel que le précise le ministre Tabarot. Cela se traduirait, selon eux, par un « document notarié » à annexer à toute vente immobilière et, de facto, « la dévaluation de la valeur du bien concerné. »

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