On l’avait oubliée celle-là. Elle fit pourtant grand bruit, l’affaire Air Cocaïne, quand le 10 mars 2013, quatre Français, dont deux pilotes, furent arrêtés sur le tarmac de Punta Cana, prêts à décoller à bord d’un jet privé embarquant 26 valises remplies de 700 kg de cocaïne. Ça vous dit quelque chose ? Une drôle d’affaire, où l’on rencontre aussi Alain Afflelou, Nicolas Sarkozy, un ancien responsable de cabinet de Jean-Marie Le Pen, ou encore l’ancien chimiste de Pablo Escobar ! Une affaire à laquelle Netflix consacre un documentaire jouissif et détonant, à streamer dès le 11 juin.
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10 mars 2013 les pilotes et leurs passagers d’un petit Falcon 50 arr^tés à Punta Cana avec 26 valises contenant 700 kg de cocaïne. - Netflix
Il y a d’abord deux pilotes français : Bruno Odos et Pascal Fauret. Deux pointures, des ex de l’armée française jadis habilités au largage de bombes nucléaires. Oui, quand même. Des « patrons ».
Il y a aussi Alain Castany, également ancien pilote et homme d’affaires. C’est le premier passager. Et Nicolas Pisapia, un second passager dont on ne sait finalement que peu de choses.
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Le 10 mars 2013, ces quatre hommes sont interpellés à Punta Cana (République dominicaine), alors qu’ils s’apprêtent à décoller en direction de la France. Devant le petit Falcon 50, les caméras filment la scène, tandis qu’à côté des pilotes et de leurs passagers, tous ventres à terre, sont une à une extraites 26 valises du cockpit. En guise de souvenir de Punta Cana, les voyageurs ramenaient 700 kg de cocaïne. A moins qu’ils soient victimes d’un coup monté.
A lui seul, le titre du documentaire que Netflix consacre à Air Cocaïne donne le ton : Y a-t-il un dealer dans l’avion ? (en référence, évidemment, à la série ciné culte eighties « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? » de Jim Abrahams, David et Jerry Zucker). Un ton décalé, désinhibé. Un ton assumé durant les trois épisodes de cette mini-série dont nous nous sommes délectés.
Dès le générique, les réalisateurs (les journalistes Olivier Bouchara et Jérôme Pierrat) préviennent : « Les faits relatés dans ce documentaire sont minutieusement vérifiés. En revanche, il n’est pas impossible que certains protagonistes ne disent pas toute la vérité ». Qui ment ? Libre à chacun de se forger son opinion après 1h15 de visionnage. La justice, elle, a rendu son verdict…
Alain Afflelou n’en était pas fou…
Où l’on verra les pilotes mis en détention provisoire pour un an dans l’une des prisons les plus abominables d’Amérique latine, puis condamnés à 20 ans de réclusion, mais assignés à résidence (donc libres de leurs mouvements en République dominicaine).
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Où l’on croisera l’ancien chimiste de Pablo Escobar remettant en cause leur sincérité. Ou encore Alain Afflelou (oui, oui, celui dont on est fou !), le propriétaire du Falcon 50 qui avait été loué, et qu’il ne revit jamais.
Où l’on se posera des questions, quand même, en écoutant l’ancienne hôtesse de l’avion, qui avait été décommandée la veille du vol, mais mettant cela sur le compte de ce monde de riches « où les gens ont l’habitude d’avoir tous leurs caprices offerts »…
Où l’on découvrira surtout comment avec Aymeric Chaupra (ancien conseiller de Marine Le Pen), Christophe Naudin, un expert en sécurité aérienne, a organisé l’évasion rocambolesque de Bruno Odos et Pascal Fauret. Mais pas de Castany (à l’hôpital les jambes brisées après un accident de la circulation). Et surtout pas de Pisapia, « parce que Pisapia, il est bête ! », dixit Naudin. Au moins, ça, c’est dit.
L’évasion des pilotes Bruno Odos et Pascal Fauret avec Pierre Milinowski, ancien assistant parlementaire. - Netflix
Sur place, c’est Pierre Malinowski, un ancien militaire (accessoirement assistant parlementaire de Jean-Marie Le Pen), qui se charge de l’opération en 2015. « Je me souviens que ma collègue m’a dit tout de suite : ce mec est fou ! », rappelle Naudin.
Où l’on entendra, enfin, les déclarations de Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République avait eu recours aux services de la société de location du Falcon 50 pour trois vols privés entre 2012 et 2013 : « Est-ce qu’on est devenu fou pour penser qu’après 40 ans de vie publique, je suis un trafiquant de cocaïne ? » Ambiance.
L’actualité des séries TV
Appuyer là où ça fait mal
La suite ? « Il va falloir gratter plus haut », prévient Christine Saunier-Ruellan, la procureure chargée de l’enquête en France, qui avait inquiété Sarko. Reste que pour la plupart, les emmerdes voleront (comme la cocaïne ?) en escadrille ! Et ce documentaire a la main lourde se fait un malin plaisir à toujours appuyer là où ça fait mal.
Car par-delà le fond, documenté, argumenté, qui donne la parole à la plupart des protagonistes de l’histoire, qui s’appuie sur l’enquête d’une magistrate, l’histoire abracadabrantesque d’Air Cocaïne profite d’une présentation formelle qui rend l’ensemble extrêmement distrayant.
« Une affaire énorme, atypique »
Utilisation du procédé split screen (comme dans les films L’affaire Thomas Crown ou, plus récemment, OSS 117 : Rio ne répond plus) qui ajoute avec ses écrans découpés en différentes fenêtres à la dramaturgie. Emploi de champs et contre champs opposant à des propos les réactions d’autres interlocuteurs. Rires en coin, aussi. Off en veux-tu en voilà. Caméra tournant avant les interviews et captant quelques propos finalement conservés. Montage très cut sur certaines séquences ajoutant au rythme de la narration. Et musique ou bruitages toujours très à propos, empruntant un peu à la formule des reportages de l’émission Envoyé Spécial d’Elise Lucet.
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Outre son intérêt, sa rigueur, Y a-t-il un dealer dans l’avion ? s’impose donc comme un vrai divertissement, capable de cristalliser l’attention du plus réfractaire des spectateurs au genre documentaire.
« Une affaire énorme, atypique, qui relève de l’imagination » : dans ses propos, la procureure Christine Saunier-Ruellan en ferait presque la meilleure pub qui soit. À visionner comme une mini-série à suspense, avec au casting, une drôle de bande de Pieds Nickelés qui collectionnent les embrouilles et qui, en 2025, n’ont pas tous fini de solder leurs comptes.