Top Chef: Clap de fin aux portes des quarts de finale, Margaux Élie, la cheffe de Villebois sort par la grande porte

Une ultime épreuve, un ultime duel et face à Quentin, l’un des candidats estampillés favoris depuis le début, Margaux a laissé échapper l’épreuve du café dans un plat salé… C’était la logique. « Et puis, on sentait bien qu’ils voulaient rester entre mecs, entre potes pour le dernier carré », lâche-t-elle, sans amertume. &laquo…

Une ultime épreuve, un ultime duel et face à Quentin, l’un des candidats estampillés favoris depuis le début, Margaux a laissé échapper l’épreuve du café dans un plat salé… C’était la logique. « Et puis, on sentait bien qu’ils voulaient rester entre mecs, entre potes pour le dernier carré », lâche-t-elle, sans amertume. « Mais je suis très fière de ce que j’ai fait, de mon parcours ». Stéphanie Le Quellec, très émue, lui a aussi dit combien elle était fière d’elle. « Je venais chercher un mentor, je l’ai trouvé » a remercié Margaux.

Elle a gagné chez lui. Par la suite, elle a été reçue par Alain Ducasse. « J’ai grandi avec vos livres ».

M6

Gagnante de la boîte noire

Elle était l’outsider, face à des chefs d’étoilés, des cuisiniers de grands restos. Une première épreuve pas trop réussie sur le toit du Printemps pour se retrouver sans chef de brigades, comme en candidat libre. Et un coup de théâtre, une défection. « J’ai eu la chance de me retrouver avec Stéphanie Le Quellec. C’est elle que je voulais ». Et Margaux a pété tous les scores. Première épreuve au débotté. « J’étais la seule à ne pas savoir que c’était le trompe l’œil », une épreuve de référence dans l’émission. Elle s’est raccrochée aux branches. Elle a remporté sa première victoire. Scotché tous les autres et séduit sa cheffe qui a hâte de venir s’attabler chez elle. « Le goût m’a sauvé à chaque fois et je crois que c’est l’essentiel », se félicite Margaux.

Le goût m’a sauvé à chaque fois et je crois que c’est l’essentiel »
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Le début d’une belle épopée. Dans sa cuisine de l’auberge, Margaux fait mine de ne plus se souvenir. « Je crois que j’ai le record. Six ou sept victoires », lâche-t-elle tout simplement. Des premières places de prestige. La boîte noire, un incontournable, épreuve mythique s’il en est ! Un coup de cœur et un premier macaron après la dégustation des inspecteurs du Guide Michelin, fils rouges de cette 16e saison. Elle a surtout remporté l’épreuve qui était pour elle la plus belle, face à Alain Ducasse, dans son restaurant parisien. « J’étais abasourdie de gagner ». Elle se marre. « Les autres aussi. Quels regards ! Quentin voulait me fumer ». Elle était vraiment l’outsider de ce concours. Ils ne l’ont pas vu venir, genre « elle a une auberge, elle fait des œufs mayo et elle est en train de nous dérouiller ».

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Margaux, elle, se serait presque contentée de juste passer la première semaine. « Être sélectionnée, c’était déjà énorme ». Elle s’était juste promis que « jamais je ne me travestirais. » Elle a tenu parole. quitte à partir avec l’impression d’avoir été « invisibilisée » quand les favoris étaient de tous les médias, pour un parcours atypique, une histoire de famille compliquée. « Top Chef, c’est aussi du storytelling. »

Complète jusqu’à la mi-août

Elle raconte une expérience « éreintante », une compétition impitoyable. « Ils cherchent à te faire craquer. On est dans une émission de télé, il faut qu’on soit humains ». Mais Margaux l’assure. rien n’a été scénarisé. « On sait juste au début quel type d’épreuve peut tomber. À nous d’anticiper. On nous demande d’être très techniques. Avec de la spontanéité ». Tout juste la prod s’autorise-t-elle de retourner une scène quand un chef qui a mal entendu pense que son candidat a gagné. « Alors que c’est moi qui ai remporté l’épreuve », s’amuse la cheffe…

Deux mois dans une autre dimension, en vase clos, qui ont bouleversé sa vie. « Ça a explosé ». Depuis qu’elle est apparue dans l’émission, Margaux a sacrément gagné en notoriété. Amélie, la voisine prof de yoga passe une tête dans la porte. « Tu peux être fière de toi. Je suis trop contente ». « C’est clair, il y aura un avant et un après Top Chef ». Le carnet de réservations de l’auberge est rempli jusqu’à la mi-août. Et un mois plus tard, Margaux tirera le rideau. « Je vais aller marcher en Corse avec ma mère ». Ensuite, « je ne sais pas quand je rouvrirai. Je reste attachée à Villebois. C’est ma maison. »

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Mais elle a des projets, des résidences, des collaborations. Écrire un livre sur « ce milieu très fermé, avec ses codes, ses petits restos comme ici et des étoilés. Et j’aimerais que notre parole soit aussi importante que celle des étoilés ». Elle participera aux Gastronomades. Elle a prévu des choses avec d’autres candidats de Top Chef. Elle doit surtout envisager son avenir. « J’ai fermé deux mois, j’ai rouvert en urgence. Top Chef a fait venir une nouvelle clientèle. Je faisais une cuisine très spontanée, du marché. Ma carte a dû évoluer, avec des produits plus nobles, beaucoup plus gastro. Je ne fais plus d’œuf mayo, j’ai deux salariées mais j’ai maintenu mes prix et je n’ai que 18 couverts. Je ne gagne pas d’argent. Il va falloir choisir, entre un gastro ou un restaurant plus simple ouvert tous les jours ».

Elle ne fait « plus que 70 heures par semaine », a 5 étoiles sur Google et « les gens m’encouragent. J’ai l’impression d’avoir un fan-club ».

Chez Ducasse « on a parlé de tout et de rien »

Une belle histoire. « Une histoire de filiation, presque », ose Margaux. Elle parle d’Alain Ducasse et son regard s’illumine, comme celui de la petite fille qu’elle était, assise sur le canapé familial, quand son père venait lui poser sur les genoux le « Grand livre d’Alain Ducasse ». Six kilos de pure gastronomie. « Mon papa ne jurait que par lui. Il vendait du matériel pour les cuisiniers, a fourni le restaurant Baccarat où j’ai remporté l’épreuve d’Alain Ducasse. Sa plus belle rencontre. « Il nous a vraiment reçus chez lui. Un jour aux USA, le lendemain à Dubaï. Il était là ! » Elle a gagné. « J’ai grandi avec vos livres », a-t-elle confessé. On l’a senti très ému quand il est venu saluer en visio le père de Margaux qui le vénère. Il lui avait dit « il faudra venir ». Margaux a gardé le contact. « Il m’a reçu à Paris. On a parlé de tout et de rien. C’est un homme d’une justesse rare, d’une bienveillance notable, le chef le plus étoilé du monde et tellement humain. J’étais honorée ».