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Raconte-moi Singapour en un objet… Les carreaux peranakan

 

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Un Peranakan est une personne née dans la Péninsule Malaise ou en Indonésie, issu d’une union entre des étrangers installés ici

 

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Vivre à Singapour, c’est voir se côtoyer la modernité et le passé, comme si ces deux réalités s’éclairaient l’une l’autre pour dessiner le vrai visage de la cité-état. Aux gratte-ciels du Central Business District répondent des rues bordées de maisons anciennes aux façades délicates et colorées: les shophouses. Si vous voulez parcourir leur histoire, c’est ici car aujourd’hui, Lepetitjournal.com vous emmène à la découverte d’un détail précis de certaines shophouses. En vous promenant dans des rues comme Blair Road, Emerald Hill Road ou Joo Chiat Road, vous les avez forcément remarqués sur les façades. Ce sont des carreaux de céramique aux couleurs chatoyantes et aux motifs délicieusement vintage. On les appelle “carreaux peranakan” et ils n’auront bientôt plus de secrets pour vous ! 

 

 

Photo: pexels.com @Cyrill

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Peranakan, cela désigne qui ou quoi exactement?

Peranakan est un mot que l’on croise souvent et qui englobe une réalité culturelle bien spécifique à la région où nous nous trouvons. Un Peranakan est une personne née dans la Péninsule Malaise ou en Indonésie, issu d’une union entre des étrangers installés ici (souvent des commerçants chinois, indiens ou moyen-orientaux) et des femmes locales malaises. Ce métissage culturel et la réussite financière de ces familles ont fait naître un patrimoine architectural et culturel flamboyant que l’on peut encore admirer à Penang, Malacca et, évidemment, à Singapour. Cette identité métisse est mise à l’honneur au sein du magnifique The Peranakan Museum de Singapour et, depuis décembre 2024, la tenue traditionnelle des femmes peranakan, la kebaya, est inscrite au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO.

 

La kebaya n’est pas uniquement singapourienne. Elle est commune à plusieurs entités culturelles d’Asie du Sud-Est et c’est ce qui fait sa grande richesse. La candidature à l’UNESCO était d’ailleurs portée conjointement par cinq pays: Brunei, Indonésie, Malaisie, Singapour et Thaïlande. 

 

 

 Photo: site www.forbiddenhill.com

 

 

Les riches familles chinoises et peranakan apprécient tout particulièrement l’émaillage de ces carreaux aux couleurs vives et brillantes.

 

 

Des pavés venus d’ailleurs à l’image de Singapour à la croisée des cultures 

Ces carreaux ornaient les façades et les intérieurs des riches maisons peranakan mais étaient-ils produits localement? Eh bien non, pas du tout. Les premiers carreaux sont importés à Singapour en 1891 et la demande se développe surtout au début du XXème. Ils sont importés très majoritairement de Grande-Bretagne et dans une moindre mesure de Belgique, des Pays-Bas et de France. Le Japon produit aussi des carreaux de grande qualité et la proximité géographique entre les deux pays favorise les échanges. Les riches familles chinoises et peranakan apprécient tout particulièrement l’émaillage de ces carreaux aux couleurs vives et brillantes. Ils sont également séduits par les motifs qui rappellent des symboles auspicieux chinois: certains fruits (grenade, raisins, pêche, ananas), des fleurs comme la pivoine et des oiseaux comme le paon ou la pie.

 

        

Victor Lim, entouré de ses carreaux peranakan dans sa galerie-boutique de Chinatown.

 

 

Des symboles auspicieux qui vous accompagnent jusque dans la mort

Quand l’artiste australienne Jennifer Lim s’installe à Singapour en 2012, elle n’imagine pas que les autorités singapouriennes vont lui demander l’autorisation d’exhumer et de déplacer la tombe de son arrière-grand-père quelques mois plus tard. En effet, Land Transport Authority entend récupérer une partie de l’immense cimetière de Bukit Brown pour permettre la construction d’un pan de l’autoroute Lornie Highway. Cela implique le déplacement de plus de 3400 tombes sur les 100.000 que compte le cimetière. C’est à cette occasion que Jennifer Lim se reconnecte avec son histoire familiale et découvre des sépultures souvent abandonnées et recouvertes par de superbes carreaux peranakan d’époque. Elle décide de créer un groupe, le Singapore Heritage Tile Project, avec l’objectif de nettoyer les tombes puis de documenter, étudier et sauvegarder les carreaux peranakan, trésors du patrimoine singapourien. 

  

Pour admirer des carreaux peranakan, rendez-vous à la Peranakan Tiles Gallery, 37 Pagoda Street. Tous les jours: 12:00 -18:00. En promenade dans les superbes rues de Singapour: Everton Road, Blair Road, Joo Chiat Road, Koon Seng Road, Petain Road, Emerald Hill, Ann Siang Road (liste non exhaustive!) Pour les enfants, un petit jeu mathématique doublé d’un joli coloriage ici.

 

 

 

Des tombes ornées de carreaux peranakan d’époque au cimetière de Bukit Brown

 

 

Le carreau le plus récent a 85 ans et le plus ancien 265

 

 

Un pan de l’histoire de Singapour sauvé par des passionnés

Aujourd’hui, si nous pouvons admirer ces carreaux, c’est grâce à la passion et à la détermination de personnalités comme Victor Lim. En 1979, tout jeune homme, il assiste à la démolition d’une maison près de chez lui, à Katong. Il récupère des carreaux alors destinés à être jetés. S’ensuit un travail de longue haleine car il lui faut dégager méticuleusement les carreaux du morceau de ciment grossier auquel ils sont scellés, le tout, sans les endommager. Il ne sait pas encore qu’il écrit là ce qui sera l’histoire de sa vie. Il arrive vite à 200 pièces restaurées. Mais ce n’est rien comparé à sa collection d’aujourd’hui qui comprend… 30.000 pièces! Il en possède de toutes les régions du monde.

Le carreau le plus récent a 85 ans et le plus ancien 265. Si vous avez la chance qu’il soit présent dans la galerie lors de votre visite, vous pourrez mesurer l’enthousiasme intact que ce monsieur a à partager ses connaissances avec ses visiteurs. Bien entendu, certains carreaux sont à vendre. Les originaux, rares comme des pièces de musée, sont évidemment (très) onéreux mais il existe une option plus abordable consistant en de jolies reproductions déclinées en simples carreaux, en dessous de plat, dessous de verres et autres magnets. Vous n’êtes peut-être pas prêts à transformer votre maison (ou votre caveau de famille) à la mode peranakan mais un seul de ces carreaux suffira à vous rappeler l’extraordinaire destinées de ces riches familles de Singapour et l’héritage flamboyant qu’elles nous ont transmis. 

 

 

 

 

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