Greta Thunberg privée de sommeil, accès aux toilettes restreint… Le médecin rentré en France dénonce des «actes de maltraitance»

Baptiste André faisait partie de l’équipage du Madleen, intercepté par l’armée israélienne aux portes de Gaza. S’il admet qu’il n’y a pas eu «d’actes de violences physiques», il déplore des pressions.

De retour en France, sa réaction était attendue. Ce mardi 10 juin au soir, Baptiste André, le médecin français qui était à bord du navire de la «flottille de la liberté» dans laquelle voyageaient 12 personnes parmi lesquelles l’eurodéputée Rima Hassan et la militante suédoise Greta Thunberg, est arrivé à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle après avoir été expulsé d’Israël par avion. Il a rapidement livré son témoignage sur les dernières heures qui ont suivi l’interception du bateau Madleen par l’armée israélienne, alors que le voilier prévoyait de rejoindre Gaza.

«Nous avons été interceptés dans la nuit de dimanche à lundi aux alentours de 2h30 par un commando formé de plus d’une dizaine de bateaux. Il y avait au moins 80 soldats. On [a été] suivi par des drones depuis le départ de la Sicile», a-t-il expliqué au micro de France Inter. Selon le médecin, les drones auraient même projeté de la peinture sur les passagers du navire. Si Baptiste André indique qu’il n’y a «pas eu d’actes de violence physique», il affirme toutefois qu’il «y a eu des actes de maltraitance» de la part de l’armée israélienne lors de l’interpellation des passagers du Madleen.

«Les services de l’immigration venaient la réveiller»

En particulier à l’encontre de la militante Greta Thunberg, qui aurait été victime de «privation de sommeil». «Dès qu’elle s’endormait, les services de l’immigration venaient la réveiller», explique le médecin. Outre les «moqueries», la musique «était aussi mise à fond et les services de l’immigration dansaient devant nous», ajoute Baptiste André. Les 12 comparses ont également eu des «difficultés d’accès à l’eau et à la nourriture», devant attendre «trois heures pour obtenir un bout de pain». Ils n’ont par ailleurs eu «aucun accès aux sanitaires», poursuit-il.

Ce mardi soir, Greta Thunberg ainsi que deux Français ont été expulsés d’Israël. Les quatre autres Français, dont Rima Hassan, présents sur le bateau sont toujours entre les mains de l’armée israélienne. Baptiste André précise avoir accepté de signer les documents d’expulsion, qu’il juge «fallacieux», pour «des raisons personnelles et familiales, mais aussi pour témoigner» de ce qui s’était passé sur le Madleen depuis leur départ d’Italie le 1er juin dernier, et jusqu’à l’arraisonnement du bateau.