La défaite à Bordeaux-Bègles a condamné Vannes à la relégation en Pro D2. Le silence de La Rabine, une attaque de feu et des fins de match préjudiciables, voici quelques éléments à retenir de la saison du premier club breton à évoluer dans l’élite du rugby français.
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Les silences de La Rabine
Sur 28 guichets fermés, La Rabine est devenue un chaudron de la division, les supporters n’hésitant pas à donner de la voix. Mais ce qui a profondément marqué les fans du Top 14, c’est le silence dans le stade au moment où les buteurs se préparaient à taper. Il pouvait paraître normal que l’artificier local, Maxime Lafage, ne soit pas dérangé. Même si les supporters du RCV ont fait quelque chose d’original : ils criaient pour célébrer le coup de pied avant même qu’il ne soit passé entre les poteaux. En revanche, même les buteurs adverses avaient le droit au silence. Forcément, Thomas Ramos était ravi de ne pas avoir été dérangé lors de son passage en Bretagne : “Je crois qu’il aura fallu attendre que Vannes monte en Top 14 pour avoir un public incroyablement respectueux du buteur adverse. Merci beaucoup et respect à eux car ce n’est pas tout le monde qui fait ça. J’ai beaucoup d’admiration pour ce public.”
Mais ces silences ont pu en agacer certains. D’un côté par le côté cérémonial qui s’est créé avec les grands “chut” demandés par le speaker. De l’autre en se disant qu’en déconcentrant des adversaires, quelques tentatives auraient terminé dans le port plutôt qu’entre les perches. Notamment celle de Tommaso Allan, permettant à Perpignan d’arracher un match nul après la sirène, alors que l’Usap était un concurrent direct dans la course au maintien. “Je trouve que c’est bien que le public soit resté fidèle à lui-même, c’est ce qui fait le charme de ce public : toujours avec nous, mais très respectueux de l’adversaire et du fair-play. C’est vraiment beau à voir”, confiait le pilier de Vannes Thomas Moukoro. En tout cas, l’arrivée des joueurs sur la pelouse au son du biniou nous manquera…
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Les vieux briscards au rendez-vous
Les cadres du RCV déjà présents en Pro D2 n’ont pas failli à la tâche. Certains se sont fait connaître du grand public. À commencer par Maxime Lafage. Souvent pertinent dans le jeu courant, il a surtout bien fait ce que l’on attendait de lui : buter correctement. Il a terminé deuxième meilleur réalisateur du championnat (253 points), à deux petites unités de Joe Simmonds. Son partenaire à la charnière Michael Ruru est passé au travers de quelques rencontres, mais a globalement plutôt bien guidé le jeu de son équipe dans son style caractéristique de neuvième avant. Il a d’ailleurs marqué huit essais, souvent en traînant au bord des rucks.
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Gorrissen dans ses oeuvres.
Capitaine du club, le troisième ligne argentin Francisco Gorrissen a continué dans la lignée de ce qu’il avait déjà montré un échelon plus bas : il est irremplaçable. Infatigable, il est le joueur qui a le plus joué dans l’élite cette saison, ne manquant que deux rencontres (1 833 minutes, 24 matchs). Il s’est aussi signalé par son activité défensive. L’ancien Sione Kalamafoni (37 ans) ne s’est pas non plus économisé, en disputant 23 rencontres, en portant énormément le ballon et en terminant meilleur plaqueur de la phase régulière (274 plaquages réussis). En revanche, les apports de certaines recrues comme Filipo Nakosi, Tani Vili ou Kitione Kamikamica, venus pour porter l’équipe avec leur expérience, sont au final bien décevants…
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Les promesses Taccola et Moukoro
Le centre Robin Taccola sortait d’une saison à neuf matchs de Pro D2 mais aussi d’une finale de Coupe du monde U20 vécue dans la peau d’un titulaire. Le joueur de 20 ans était une sacrée promesse et il l’a confirmé dans l’élite en s’affirmant au fil de la saison comme le détenteur du numéro 13. Il a terminé l’exercice avec 17 rencontres jouées. Aux côtés de Francis Sailli, d’Alex Arrate ou de Pierre Boudehent, ses qualités offensives et défensives n’ont pas manqué de sauter aux yeux malgré son manque d’expérience et un gabarit plutôt banal (1m86, 90kg). Avec ou sans le maillot du club breton, il devrait vite retrouver l’élite. Mais avant cela, il a un Mondial U20 avec les Bleuets à disputer.
Taccola face à l’UBB.
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Avant cette saison, le CV de Thomas Moukoro faisait état de “seulement” huit rencontres en Top 14 avec le Racing 92 et de trois en Pro D2 avec le RCV. Mais à 23 ans, le gaucher a explosé ! Malgré la concurrence d’un certain Mako Vunipola, il s’est affirmé et a même disputé certaines rencontres capitales dans la peau d’un titulaire (réceptions de Montpellier et Perpignan…). Le Parisien de naissance s’est distingué par son activité dans le jeu courant et a marqué neuf essais, ce qui fait de lui l’avant le plus prolifique à égalité avec Sekou Macalou. Ses performances ne sont pas passées inaperçues. Lyon l’a engagé pour la saison prochaine et il est dans les petits papiers des Bleus pour la tournée en Nouvelle-Zélande.
Souvent, les équipes qui jouent leur survie dans une division font preuve de pragmatisme et s’appuient sur un buteur qui vient sanctionner la moindre pénalité concédée par l’adversaire. Que nenni dans le Morbihan. Si Jean-Noël Spitzer avait le buteur fiable en la personne de Maxime Lafage, il a cependant décidé de faire jouer un maximum les siens. Cela a pu interpeller les observateurs : le RCV privilégiait très souvent la pénaltouche aux trois points. “On ne veut surtout pas être une équipe qui a baissé les bras ou qui aura manqué d’ambition. Et c’est aussi l’héritage qu’on veut laisser”, affirmait le manager avant la 24e journée. “J’ai des amis qui sont venus voir des matchs, ils aiment Vannes”, confiait Mathieu Cidre, en charge des avants.
Le RCV a terminé huitième meilleure attaque de la division, devant des formations du top 6 comme Bayonne ou Castres. “Cette équipe est généreuse, ne ferme pas le jeu, confiait Xavier Garbajosa dans ces colonnes. C’est son ADN, sa philosophie. Souvenez-vous, lors de la défaite face à La Rochelle. Ils ont cette pénalité à cinq mètres de la ligne. Ils la jouent à la main, ils prennent une mêlée, ils vont en touche. Ils jouent et c’est beau à voir. Mais est-ce qu’il n’y a pas trois points à prendre ? La question se pose. Souvenez-vous. Ils ont cette pénalité à cinq mètres de la ligne. Ils la jouent à la main, ils prennent une mêlée, ils vont en touche. Ils jouent et c’est beau à voir. Mais est-ce qu’il n’y a pas trois points à prendre ? La question se pose. Dans ma mémoire, aucun souvenir d’avoir vu une équipe promue se procurer autant d’occasions d’essais, de situations positives tout au long du championnat.” Problème, néanmoins : il faut aussi défendre. Et dans ce secteur-ci, les gars de la côte Atlantique sont la pire formation du Top 14 avec 891 unités concédées.
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… Mais des fins de match préjudiciables
À quel classement aurait terminé Vannes en gérant mieux ses fins de rencontres ? Le RCV l’aurait emporté à Montpellier, aurait rapporté au moins un point de Lyon et Bayonne et aurait gagné contre l’Usap ou encore La Rochelle. Et que dire de cette rencontre face à l’UBB ? Les Bretons menaient 29-0 face à Bordeaux-Bègles avant la 40e minute après un récital. Las, ils ont perdu 29-37.
“Cette équipe a une capacité, avec la fraîcheur des débuts de match, de poser son jeu, d’avoir une alternance entre un jeu direct par les avants et les trois quarts capables de gagner des duels, avec Saïli ou encore Rayasi, des garçons qui sont susceptibles de faire des différences. Seulement voilà, ce jeu énergivore qui est le leur, ils le paient dans un second temps. La fatigue entraîne probablement toutes ces petites erreurs, parfois totalement imperceptibles pour les plus béotiens. Pour ces fautes, la facture est cash. Ce renvoi perdu face aux Rochelais quasiment dans les arrêts de la rencontre, c’est un petit manque de concentration, une absence de lucidité, une minuscule défaillance technique. La conséquence est immense. La raison ? On peut évidemment évoquer le plus petit budget du championnat, le manque de profondeur au sein de leur effectif”, évoquait à ce sujet Xavier Garbajosa, pour conclure.
Alors que plusieurs cadres devraient rester, à l’image de la prolongation du bail de Francisco Gorrissen, et que des Roudil ou Bouthier se sont engagés, Vannes fera partie des favoris pour remonter en Top 14. Et revoir le RCV en Top 14, cela ne devrait pas déplaire à grand monde !