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​Après l’envoi de 700 marines à Los Angeles, le ton se durcit entre Donald Trump et le gouverneur de Californie

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, et Donald Trump à Los Angeles, le 24 janvier 2025. Le président des Etats-Unis s’était déplacé en Californie en compagnie de son épouse, alors que des feux ravageaient plusieurs zones de la mégapole américaine.

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L’affrontement est désormais brutal et sans filtre entre le président des Etats-Unis et le gouverneur de Californie, après l’envoi exceptionnel de plusieurs centaines de militaires des marines à Los Angeles, décidé par Donald Trump pour protéger les fonctionnaires et bâtiments fédéraux des heurts qui sévissent dans la mégapole.

« Les marines américains ont servi honorablement dans de multiples guerres pour défendre la démocratie. Ce sont des héros », a écrit le gouverneur californien, Gavin Newsom, sur X. « Ils ne devraient pas être déployés sur le sol américain, face à leurs propres compatriotes, pour réaliser le fantasme fou d’un président dictatorial. C’est une attitude anti-américaine », a ajouté le démocrate.

Interrogé plus tôt sur une possible arrestation de M. Newsom, l’une de ses bêtes noires, Donald Trump avait lancé, lundi : « Je le ferais si j’étais Tom [Homan], je pense que ce serait super. Il a fait un boulot horrible. » Difficile, comme souvent, de savoir si ses propos relevaient de la pure provocation ou signalaient une réelle intention.

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« Allez-y, arrêtez-moi », avait lancé Gavin Newsom, dimanche, sur la chaîne MSNBC, à l’intention de Tom Homan, le principal conseiller de Donald Trump en matière d’immigration et l’architecte de sa politique d’expulsion massive de migrants en situation irrégulière.

Après la déclaration du 47e président des Etats-Unis, le gouverneur de Californie avait vivement répliqué sur X : « Le président des Etats-Unis vient d’appeler à l’arrestation d’un gouverneur en exercice. (…) C’est une ligne que nous ne pouvons pas franchir en tant que nation – c’est un pas incontestable vers l’autoritarisme. »

Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés Comment Donald Trump exploite les heurts à Los Angeles pour durcir sa politique migratoire

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« Inconscience »

Le président républicain a multiplié ces derniers jours les attaques contre Gavin Newsom, considéré comme un espoir du parti démocrate pour la présidentielle de 2028, alors que Los Angeles était secoué par des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants opposés à la politique migratoire du gouvernement. Donald Trump a ordonné le déploiement de la garde nationale, un corps de réserve de l’armée, dans la deuxième plus grande ville américaine, contre l’avis du gouverneur.

« S’ils crachent, nous frappons, et je vous promets que nous frapperons comme jamais auparavant », a écrit le républicain, lundi, sur son réseau Truth Social à l’intention de ceux qu’il appelle des « insurgés ».

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Et la réponse fédérale s’est en effet durcie, le commandement militaire américain pour l’Amérique du Nord (US Northern Command) ayant annoncé, lundi après-midi, dans un communiqué, avoir « activé » quelque « 700 marines » pour renforcer l’opération en cours à Los Angeles, qui porte le nom de Task Force 51. « Au vu de l’augmentation des menaces contre des fonctionnaires fédéraux et des bâtiments fédéraux, 700 marines d’active » basés dans le sud de la Californie « vont être déployés à Los Angeles », a expliqué plus tôt à l’Agence France-Presse un haut responsable américain sous le couvert de l’anonymat.

Donald Trump a ensuite décidé d’envoyer « 2 000 membres supplémentaires de la garde nationale de Californie pour être appelés au service de l’Etat fédéral pour soutenir l’ICE », a déclaré sur X, Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone.

« Je viens d’apprendre que Trump déploie 2 000 gardes supplémentaires à Los Angeles », a réagi Gavin Newsom, sur X. « Les 2 000 premiers ? Ils n’ont reçu ni eau ni nourriture. Seuls 300 environ sont déployés – les autres sont assis, inutilisés, dans des bâtiments fédéraux, sans ordre », a ajouté le gouverneur, qui pointe « l’inconscience » de la décision de M. Trump. « Il ne s’agit pas de sécurité publique. Il s’agit de caresser l’ego d’un président dangereux », juge-t-il.

« Etat sanctuaire »

Plus largement, le gouvernement fédéral est engagé dans un bras de fer avec la Californie, bastion de l’opposition progressiste et « Etat sanctuaire » protégeant les migrants. Ce mouvement consiste, notamment, à limiter les informations que les autorités locales partagent avec les autorités fédérales. Dans certains cas, les polices locales ont pour interdiction d’interpeller un immigré en situation irrégulière sur la seule base de son statut migratoire.

Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés Donald Trump à Los Angeles : comment la Californie est devenue l’antimodèle pour les républicains

Los Angeles a adopté ce statut en novembre 2024, dans la foulée de l’élection de Donald Trump, s’engageant à ne pas utiliser les ressources de la municipalité contre les personnes immigrées. Une politique dénoncée par l’administration Trump, qui souhaite priver de subventions fédérales les villes sanctuaires – décision invalidée en justice. M. Trump « espère du chaos pour pouvoir justifier plus de répression, plus de peur, plus de contrôle », a accusé, dimanche sur X, M. Newsom, appelant au calme.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, à Compton, le 5 juin 2025.

Les heurts ont débuté vendredi dans la mégapole californienne, où réside une importante population hispanique, quand des personnes ont tenté de s’interposer face aux arrestations musclées d’immigrés menées par la police fédérale de l’immigration (ICE).

Des gardes nationaux, en uniforme militaire et dotés de boucliers, sont déployés, lundi, devant un centre de détention fédéral de la ville. Face à eux, des manifestants ont crié « Cochons [“pigs”, mot d’insulte désignant les policiers], rentrez chez vous ! » D’autres ont tapé sur les flancs de voitures banalisées qui passaient à travers les lignes de police. Une foule de plus en plus nombreuse convergeait aussi vers le centre de Los Angeles, où des policiers séparaient les manifestants des agents fédéraux et où restaient des carcasses de voitures incendiées, traces des heurts de la veille, qui ont débouché en deux jours sur 56 arrestations, selon la police de la ville, dont trois de ses membres ont été légèrement blessés.

De nombreux messages tagués sur des bâtiments fédéraux et hostiles à l’ICE, à la police et au président sont également visibles.

Newsom dénonce un acte illégal

« Les gens qui causent des problèmes sont des agitateurs professionnels et des insurgés », a estimé lundi le président américain, sans dire s’il allait déclarer un état d’insurrection, ce qui lui donnerait des pouvoirs extrêmement étendus. La maire de Los Angeles, la démocrate Karen Bass, a assuré que le périmètre des affrontements ne concernait que « quelques rues » du centre-ville, et non pas toute la ville, contrairement à ce qu’a insinué Donald Trump. « Les gens qui ont mis le feu à des voitures et commis des actes de vandalisme seront poursuivis », a-t-elle prévenu. « C’est inacceptable. »

Lors d’une conférence de presse, lundi en fin d’après-midi, Mme Bass a déclaré qu’aucun acte de « violence » ou de « vandalisme » n’avait été rapporté jusque-là lors des manifestations du jour.

Lire le reportage | Article réservé à nos abonnés A Los Angeles, une nouvelle journée de tensions sous le regard de la garde nationale : « C’est du pur spectacle, de la provocation »

Donald Trump s’est félicité d’avoir pris une « excellente décision » en déployant des militaires de la garde nationale à Los Angeles. Le président « a mis le feu aux poudres et agi illégalement en mobilisant la garde nationale » sans concertation avec les autorités locales – une première depuis soixante ans –, a dénoncé lundi M. Newsom, qui a promis des suites judiciaires contre cette décision.

Les premiers membres de la garde nationale, une force armée de réserve qui est souvent mobilisée lors de catastrophes naturelles par exemple, sont arrivés dimanche matin. « Nous ne voulons pas voir plus de militarisation de la situation », a réclamé lundi l’Organisation des Nations unies. Les autorités mexicaines ont expliqué qu’une quarantaine de ressortissants mexicains avaient été arrêtés vendredi et samedi lors des opérations de l’ICE, qui ont suscité les manifestations.

Evoquant une « invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger », Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue de son second mandat et communique abondamment sur les arrestations et expulsions d’immigrés.

Le Monde avec AFP

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