faut-il s’inquiéter de la fumée qui a atteint la France ?

Le Canada est concerné début plusieurs semaines par des feux de forêt considérés comme historiques. Des panaches de fumée gigantesques s’en échappent, une fumée composée de particules fines, de composés organiques volatils, de gaz, notamment du dioxyde de soufre, du dioxyde d’azote et du monoxyde de carbone. La qualité de l’air est particulièrement mauvaise au Canada, jusqu’aux environs de Montréal.

Dimanche 9 juin au soir, 218 incendies étaient toujours en cours, dont la moitié (109) encore hors de contrôle ! Depuis le début de l’année, 2,8 millions d’hectares de végétation sont déjà partis en fumée au Canada, soit l’équivalent de 265 fois la superficie de la ville de Paris.

Ce panache de fumée a aussi concerné les États-Unis : la ville de Chicago a été enveloppée plusieurs jours dans un nuage opaque, et des alertes à la pollution ont été lancées dans plusieurs États américains. Et comme la semaine dernière, le vent était orienté à l’ouest sur l’océan Atlantique, cet immense panache de fumée est arrivé jusqu’en Europe de l’Ouest et jusqu’en France ce samedi.

Quels risques et quels impacts en France ?

Fort heureusement, dans notre pays, ce nuage de fumée n’est pas dangereux pour la santé. En traversant l’Atlantique, une partie des gaz toxiques s’est dissipé et ont surtout rejoint la haute atmosphère. Les fumées qui survolent la France depuis samedi sont situées à 9.000 mètres d’altitude, soit 9 km, donc elles sont sans danger pour la santé. D’ailleurs, aucun impact n’a été pour l’instant observé sur la qualité de l’air.

En revanche, ces fumées ont un impact sur les conditions météo. On les reconnaît à l’aspect blanchâtre ou laiteux du ciel, sous la forme d’un voile de nuages brumeux, ce qui donne aussi parfois une teinte rougeâtre au crépuscule, lors du coucher du soleil. En journée, le bleu du ciel est altéré, terni, et cela sera encore le cas ce lundi sur le tiers Nord du pays.

Samedi, ces fumées ont même limité le risque d’averses en région parisienne, où il a bien moins plu que prévu. Comme le fait le sable du Sahara, la fumée a en fait tendance à freiner la croissance des gouttes de pluie, mais aussi à ralentir la convection, ce phénomène physique qui donne naissance aux gros nuages porteurs d’averses, voire d’orages

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