« Aujourd’hui, je suis vraiment comblée »

La gardienne de but alsacienne Cléopatre Darleux (35 ans) a refermé un chapitre de près de vingt années au plus haut niveau du handball français, ce dimanche en jouant son dernier match avec Metz (victoire 37-26 contre Nice), sacré champion de France pour la 27e fois.

La Wittenheimoise, célébrée lors d’une vibrante cérémonie d’adieux devant 4000 personnes, se dit comblée et part à la retraite avec le sentiment du devoir accompli.

« Je pense que je n’étais pas forcément en bonne condition pour jouer »

Cléopatre, cette dernière sortie en carrière était-elle à la hauteur de vos espérances ?

Oui, vraiment. Le match était secondaire, il n’était d’ailleurs pas spécialement prévu que je joue, donc c’était très bien comme ça que je n’entre que dans le dernier quart d’heure. Je pense que je n’étais pas forcément en bonne condition pour jouer (Ndlr : 2 arrêts sur 9 tirs en 15 minutes de jeu). Mais d’avoir ma famille, de voir tout ce que le club avait prévu ensuite, c’était vraiment beau. Ça m’a beaucoup touchée. De finir ma carrière sur un titre, en fêtant tous ces départs du club aussi, c’était énormément d’émotion. Aujourd’hui, je suis vraiment comblée.

Vous attendiez-vous à autant d’amour et d’intensité dans l’hommage qui vous a été rendu à la fin ?

Non, pas forcément. Je savais que j’allais avoir de l’émotion du fait que j’arrête ma carrière, bien sûr. Mais en fait, non, c’était plus les gens, les regards, les mots prononcés, toutes ces petites attentions qui m’ont touchée.

« Plein de belles choses arrivent, j’ai hâte de démarrer cette nouvelle vie »

Et puis, il y a eu le mot de votre mari Noël au micro devant tout le monde. Etait-ce prévu ?

Non, je n’étais pas au courant ! C’est pareil, c’était hyper touchant. Il a été tellement présent pour moi, on ne se rend pas toujours compte de l’extérieur. Ce n’est pas facile pour les familles quand on est tout le temps absentes. Qu’il soit là aujourd’hui et qu’il me dise tout ça… Evidemment, je le savais déjà, mais ça m’a fait très plaisir.

C’est un bon moyen de faire la bascule vers la nouvelle vie qui vous attend désormais ?

Oui, carrément. Plein de belles choses arrivent, j’ai hâte de démarrer cette nouvelle vie et avoir de nouveaux projets.

« Demain est un autre jour, les joueuses ne font que passer »

Vous avez souvent dit que vous ne vous rendiez pas forcément compte de la trace que vous alliez laisser dans le handball et le sport français en général. Est-ce un peu plus concret après cet hommage ?

Oui, bien sûr, j’ai pu me rendre compte de l’attachement des gens, j’ai eu énormément de messages de soutien, des personnes qui m’ont témoigné leur admiration… (elle marque une pause). Ça fait chaud au cœur. C’est surtout ce genre de choses qui rend les choses beaucoup plus claires dans ma tête. Mais demain est un autre jour, les joueuses ne font que passer. Je suis contente en tout cas d’avoir pu marquer les gens en pratiquant ce sport que j’aime tant.

Quels sont vos projets dans l’immédiat ?

Mon déménagement ! Je vais retourner chez moi à Brest où ma fille Olympe a encore un mois d’école devant elle. Ça va être ‘‘à la cool’’, tout en attendant de partir très vite en vacances derrière. Il va falloir aussi que je passe du temps chez moi en Alsace. C’est justement le moment maintenant de prendre le temps de voir tous ces gens que je n’ai jamais le temps de voir à cause de cette vie à mille à l’heure. Je suis contente de pouvoir enfin souffler.