Municipales 2026 dans le Gers : à Auch, une gauche divisée et une droite toujours aux abonnés absents

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La question de la succession ou de la poursuite de Christian Laprébende anime déjà les coulisses politiques à Auch. Alliances inédites, tensions internes au PS et figures émergentes dessinent un jeu municipal en pleine recomposition. Tour d’horizon à dix mois du premier tour des élections municipales.

Christian Laprébende repartira-t-il en campagne à Auch ? La réponse devrait intervenir… cet été. Le maire actuel, fidèle au Parti socialiste, courant Carole Delga, se pose dans le cadre légal des votes de militants gersois qui ont voté majoritairement pour Nicolas Mayer-Rossignol cette semaine, à rebours du national (Olivier Faure 1er d’une courte tête).

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“Il y a le congrès, les votes au niveau national, mais aussi le vote local dans chaque section (entre le 19 et le 27 juin, NDLR). Donc avant, je ne me prononce pas […] Mais il y a déjà un effet nouveau, par rapport à 2019, avec des gens qui se proposent, qui disent vouloir travailler pour l’avenir de la ville, issus de la société civile. Parmi eux, des nouveaux arrivants ou des gens qui sont là depuis quelques années et qui proposent leurs services. Certains ont des compétences dans l’économie, d’autres dans la santé. On les écoute, on discute”, livre Christian Laprébende, élu dès le premier tour en 2020 avec 55,5 % des suffrages.

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Fâché avec son prédécesseur, le sénateur Franck Montaugé, le maire actuel travaille en revanche en bons termes avec Marie-Pierre Desbons, pourtant candidate contre lui en 2020 (arrivée 2e avec 19,8 % des suffrages).

Marie-Pierre Desbons lors d’une séance du conseil municipal.
DDM – ARCHIVES SEBASTIEN LAPEYRERE

Durant ce mandat, “je pense que tous les élus étaient de très bonne volonté”, juge l’élue plus vraiment d’opposition. “Ils ont envie de construire pour la ville et de ne pas être juste dans des postures politiciennes. Les débats, le dialogue et l’écoute, sans sectarisme surtout, et sans extrémisme, c’est un état d’esprit qui me convient vraiment et que je veux porter.” À travers une nouvelle candidature ? Là encore, “trop tôt” pour le savoir, pour la directrice de Gers Solidaire.

Le Printemps passe à l’heure d’été

À gauche, une chose est certaine, “le Printemps auscitain sera présent lors des prochaines élections municipales”. “Nous voulons présenter une liste qui soit le reflet d’un large rassemblement. De manière générale, nous pensons, comme beaucoup d’Auscitains, qu’il est nécessaire, dans un contexte qui a énormément évolué en quelques années, de proposer une autre façon de gérer la ville”, explique Michaël Aurora, conseiller départemental PS et proche de Franck Montaugé, dont la rupture avec Christian Laprébende, dont il a été longtemps directeur de cabinet, est actée depuis plus de deux ans.

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L’ancien patron du PS gersois ne se lance pas seul dans cette nouvelle aventure. “Les Écologistes ont voté au niveau départemental à l’unanimité le fait de rejoindre ce mouvement qui rassemble des femmes et des hommes de bonne volonté qui ont envie de travailler pour Auch”, explique Fatma Adda, patronne des Verts gersois.

“Au niveau municipal, les nôtres travaillent, il n’y a pas de souci majeur, mais ils se heurtent aussi à une certaine inertie. Et il y a des points sur le programme qui ne sont pas mis en application, dont on pourra discuter un peu plus tard car nous sommes en train de faire le bilan, justement”, raconte l’ancienne conseillère régionale, qui réside entre Mirande et Auch.

Sera-t-elle sur la future liste du Printemps auscitain ? “Trop tôt pour en parler, mais cela viendra avec le détail du programme”, promet Fatma Adda. “On a de belles compétences qui arrivent, des femmes et des hommes, qui sont venus eux-mêmes, qui nous ont contactés à la suite de nos tractages autour de la santé ou du train.”

Loizon toujours motivé

Au centre, l’association Auch écocitoyenne s’est lancée la première, dès décembre dernier, en nommant Flavio Dalmau, 21 ans, comme chef de file. Mais pas forcément tête de liste… Avec Alexis Boudaud Anduaga, fondateur du mouvement, les discussions se poursuivent avec d’autres citoyens et élus. Une manifestation commune avec le Printemps auscitain a même été organisée en avril dernier sur le thème du ferroviaire.

L’ancien candidat LREM-ModemChristophe Loizon (3e avec 13 % des suffrages en 2020) n’a pas encore pris de décision concernant son engagement en 2026. Mais il reste déterminé à s’impliquer dans la vie municipale : “J’ai passé un très bon mandat, où j’ai beaucoup appris et où j’ai pu travailler sur des dossiers qui m’intéressaient (économie, commerces…) même en tant que conseiller d’opposition. Je pense qu’il reste beaucoup de choses à faire intelligemment sur Auch. Qu’est-ce que je ferai par la suite ? Je vais le décider bientôt.”

Christophe Loizon était arrivé en 3e position en 2020.
DDM – ARCHIVES NEDIR DEBBICHE

Christophe Loizon ne veut surtout pas se poser la question en termes “de gauche ou droite” : “Si on reste comme ça, on se trompe. Il faut plutôt la bonne personne au bon poste. Et l’intelligence au service des Auscitains.”

À droite, le statu quo

N’en déplaise à d’autres qui travaillent ouvertement pour “proposer une offre de droite aux Auscitains” : “Pas forcément que LR mais une offre de droite, martèle David Bazin, secrétaire départemental Les Républicains Gers. On est surtout à la recherche du meilleur profil pour une tête de liste. Mais il faut maintenant accélérer parce que les municipales, c’est demain ! Ça met aussi un peu plus de temps à se construire car on n’a pas de liste (de 2020) sur laquelle se reposer.”

La droite serait aussi victime à Auch d’un manque de “personnages charismatiques”, de l’aveu même du sénateur Alain Duffourg, sollicité depuis un an pour “donner son avis” et participer à des “discussions” : “Laprébende est connu, Aurora et Desbons également, mais après il n’y a plus grand monde…” À moins que la solution vienne du centre, avec une hypothétique candidature du député Jean-René Cazeneuve (Renaissance). “Il a pu en parler par le passé, mais je crois que ce n’est plus à l’ordre du jour. En fait, je n’ai aucune confirmation de candidature à l’heure où je vous parle.” À suivre…