Doit-on craindre un “tsunami” de cancers en France comme l’affirme l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau ?

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Retards de diagnostic, stades avancés, inégalités d’accès aux soins… Alors que le cancer est aujourd’hui la première cause de mortalité prématurée en France, l’ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau alerte désormais sur un possible “tsunami” de cas dans les années à venir. Explications.

Le député socialiste et ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau a révélé, mardi 3 juin 2025, à l’Assemblée nationale être atteint d’un cancer. Cette annonce personnelle a été l’occasion pour lui de tirer la sonnette d’alarme sur une menace sanitaire : un “tsunami” de cancers en France. Mais pourquoi cette inquiétude ?

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Près de 450 000 nouveaux cas de cancers en 2023

Pour le comprendre, il faut observer les chiffres. En 2000, on constatait 278 000 nouveaux cas (pour 150 000 décès), selon la Ligue contre le cancer. En 2023, le nombre de diagnostics a pratiquement doublé : 433 136 nouveaux cas détectés. La mortalité a également augmenté, mais dans des proportions moindres (162 400 décès). Depuis 30 ans, le nombre de nouveaux cas de cancer enregistrés chaque année en France est donc en hausse constante. Une progression qui s’explique avant tout par le vieillissement de la population, mais aussi par les progrès réalisés dans les techniques de dépistage et de diagnostic. En France et en Europe, le nombre de cas “devrait continuer à augmenter, d’environ 20 % à l’horizon 2040”, prévoit le Dr Claire Morgand, médecin épidémiologiste au Haut Conseil de la santé, à nos confrères de TF1.

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Un terme “probablement trop fort”

La crainte d’un “tsunami” de cancers dans les années à venir peut s’expliquer par les prévisions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : selon ses dernières estimations, l’incidence du cancer dans le monde devrait augmenter de 77 %, de par le vieillissement de la population. En revanche, le terme choisi est sans doute “probablement trop fort et un brin alarmant”, explique Claire Morgand. Bien que plusieurs spécialistes, à l’instar du professeur de médecine à l’Université Paris-Saclay Fabrice Barlesi, l’emploient pour alerter sur cette augmentation, il s’agit avant tout d’une “image” destinée à marquer les esprits.

Appel à l’action

Les spécialistes estiment crucial que les pouvoirs publics prennent des mesures pour renforcer la prévention, améliorer l’accès aux soins et soutenir la recherche afin d’éviter une crise sanitaire majeure dans les années à venir. Et c’est également tout l’enjeu du message adressé par Aurélien Rousseau. En rappelant la hausse constante du nombre de patients atteints de cancers depuis trois décennies, et en alertant sur les prévisions épidémiologiques, l’ancien ministre de la Santé souhaite avant tout appeler le gouvernement à ne pas réduire les budgets alloués à la recherche sur le cancer et à renforcer les efforts de prévention. Il a également suggéré la création d’un registre national des cancers pour mieux suivre l’évolution de la maladie en France.