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Coco Gauff renverse Aryna Sabalenka et remporte son premier titre à Paris – Libération

Quand on est joueur, il y a de quoi trouver le temps long à faire, pendant deux semaines, si ce n’est trois, la navette entre un hôtel de la capitale et la porte d’Auteuil. Surtout quand on ne tape la balle à Roland-Garros qu’une fois tous les deux jours. Toujours très bavarde face aux journalistes, Coco Gauff avait raconté jeudi soir en conférence de presse son astuce pour s’occuper entre les matchs : s’essayer aux escape games de Paris. En première semaine, l’Américaine de 21 ans, deuxième au classement WTA, a ainsi réussi à fuir un médecin fou qui faisait des expérimentations sur les humains. En deuxième, elle est restée enfermée dans une rame de métro, faute de réussir à déchiffrer le plan de la station.

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Ce samedi 7 juin, un troisième défi s’offrait à elle, au moins aussi dur que les deux précédents : réussir à s’échapper du court Philippe-Chatrier avant la nuit avec la coupe Suzanne-Lenglen sous le bras, le tout sans se faire découper par une Aryna Sabalenka au jeu surpuissant qui marche sur l’eau depuis deux ans (six finales en neuf Grand Chelem disputés). Devant 15 000 spectateurs, Coco Gauff aura longtemps ramé pour percer l’énigme bélarusse. Avant finalement d’y arriver après 2 h 38 d’un match en trois sets (6-7 [5] ; 6-2 ; 6-4) à rebondissements. Moins d’un an après avoir porté le drapeau des Etats-Unis sur la Seine, la Floridienne a fait résonner l’hymne américain à Roland-Garros. Elle compte désormais deux Grand Chelem à son palmarès.

Si la finale a débuté vers 15 h 30, Coco Gauff ne l’a commencée qu’une demi-heure plus tard. Elle a d’abord ramé sévère, dépassée par une Aryna Sabalenka au plan de jeu clair : taper fort pour la faire reculer, puis casser l’échange en la faisant monter au filet d’une amortie, avant de l’achever à bout portant, d’une frappe sèche ou d’un passing en finesse. Une variété nouvelle pour cette experte du dur (elle a gagné ses trois Grand Chelem sur cette surface), longtemps maladroite au printemps quand venait le temps de fouler les courts en terre battue. «On m’a toujours dit que cette surface n’était pas pour moi. Je n’avais pas confiance dans le passé, a reconnu la Bélarusse jeudi après sa première qualification en finale à Roland-Garros. Ces dernières années, on [ses entraîneurs et elle, ndlr] a vraiment développé mon jeu. Je me sens beaucoup plus à l’aise sur cette surface.»

Coco Gauff a trouvé la réponse au casse-tête Sabalenka alors qu’elle comptait deux breaks de retard et qu’on imaginait la finale partie pour être pliée en moins d’une heure. La solution ? Tout remettre dans le court, le plus longtemps possible, jusqu’à attendre que son adversaire dégoupille toute seule. La meilleure joueuse du monde s’est alors mise à arroser, envoyant systématiquement ou presque la balle dans le filet ou deux mètres dehors quand l’échange s’allongeait (32 fautes directes dans le premier set alors qu’elle n’en avait fait que 25 dans l’ensemble de sa demi-finale face à Iga Swiatek). On l’a vue se frustrer, s’énerver contre son clan, contre une des caméras du court, contre le vent, contre un bébé en pleurs – qui emmène son nourrisson à une finale de Grand Chelem ? Puis son bras droit s’est soudainement réglé dans un tie-break où elle était pourtant bien mal embarquée et Coco Gauff n’a rien pu faire (7-5). Personne, sur le circuit, ne peut résister quand Aryna Sabalenka se transforme en Mr. Propre.

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La transformation n’a pas duré et la reine de la WTA a repris ses mauvaises habitudes. Beaucoup plus appliquée que son adversaire, plus offensive que dans le premier set aussi, Coco Gauff n’a eu qu’à regarder les balles fuser et les ramasseurs leur courir après pour équilibrer les comptes à une manche partout (6-2). Aryna Sabalenka n’y arrivait plus : elle venait de perdre sept de ses huit derniers jeux de service. Le coffre-fort avait cédé.

Si la dernière manche a été plus équilibrée, Coco Gauff a toujours semblé avoir un temps d’avance. Au score, déjà, puisqu’elle a passé tout le set devant. Dans la tête aussi, où elle est apparue bien plus sereine et mature que son adversaire pourtant de six ans son aînée, toujours capable de faire les bons choix sur les balles qui comptaient double ou triple. Celle qui a pendant 2 h 38 gardé un visage de marbre s’est finalement effondrée en pleurs au milieu du court, après un énième revers trop long de Sabalenka (sa 70e faute directe du match, record du tournoi). Une décennie après le dernier sacre de Serena Williams, la patronne de Roland-Garros est de nouveau américaine.

Trois ans après l’humiliation reçue ici même en finale (une défaite 6-1 ; 6-3 face à Iga Swiatek), Coco Gauff tient sa revanche. Jeudi soir, elle expliquait à quel point cette défaite au terme d’un match qu’elle avait joué morte de trouille lui avait servi. «Je crois que j’ai réalisé à quel point il fallait remettre les choses dans leur contexte. Il y a des problèmes plus graves que de perdre une finale. […] J’essaie de me rappeler à quel point j’ai de la chance, que je suis privilégiée d’être dans cette position, que ce n’est pas la fin du monde si je perds. Que le soleil se lèvera le lendemain quoi qu’il arrive. Que si je me balade dans une ville comme Paris, personne ne saura qui je suis et que tout le monde s’en fichera que j’aie perdu.» Dimanche, le soleil se lèvera à nouveau sur Paris. Mais pas sûr que cette fois Coco Gauff puisse s’y balader incognito.

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