Elle pleure souvent, Aryna Sabalenka. De joie ou de peine. La dernière fois, c’était après sa défaite en finale de l’Open d’Australie face à Madison Keys, 7-5 au 3e set. Le robinet avait coulé à flots. Elle se définit elle-même comme “émotive”. Mais elle a changé. Ses émotions s’expriment toujours, elles deviennent parfois incontrôlables, mais après coup. Le temps du sabordage et de l’autodestruction a vécu. C’est pour cela qu’elle est aujourd’hui l’incontestable numéro un mondiale.
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Aujourd’hui, la Biélorusse rigole presque de ce temps qui lui paraît lointain où elle se tirait plus souvent qu’à son tour des balles dans le pied. Elle peinait à se maîtriser, ce qui a sans aucun doute retardé son avènement au sommet. Elle était à moins de quatre mois de son quart de siècle quand elle a ouvert son palmarès en Grand Chelem. Sabalenka n’est pas passée loin de devenir une Catherinette du tennis. Le contraste est saisissant entre ses fragilités d’avant et sa force de maintenant. Non qu’elle gagne tous les Majeurs. Mais tout de même. Sur les 10 derniers tournois du Grand Chelem, elle en a gagné trois (peut-être quatre, samedi) et a figuré à neuf reprises dans le dernier carré.
La joie de Keys vs la colère de Sabalenka : l’issue de la finale en vidéo
Video credit: Eurosport
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Avant qu’elle ne parvienne à devenir maîtresse d’elle-même, on ne comprenait pas toujours Aryna Sabalenka sur un terrain. Ça tombe bien, il se trouve qu’elle-même se perdait parfois de vue. “Je pense que tout a commencé à aller mieux pour moi quand j’ai enfin réussi à me comprendre moi-même, admet-elle aujourd’hui avec du recul. J’ai commencé à mieux contrôler mes émotions, je voyais où j’allais, où je voulais en venir. A partir de là, tout a changé.”
La bascule de janvier 2023
Elle avait tout, dans les jambes, dans le bras, dans le cœur et, bien sûr, dans la raquette. Mais la tête ne suivait pas et cela la rendait folle. “Tout était là, dans la partie mentale du jeu“, juge celle qui a mis fin jeudi au règne parisien d’Iga Swiatek. Depuis, la maîtresse décolle. Comment a-t-elle fait ça ? Au prix d’un long travail sur elle-même, selon la formule consacrée ? Oui et non. Quand elle se penche sur ses errements du passé, la native de Minsk a plutôt l’impression d’avoir appuyé sur un bouton, en mode “on – off”.
“Je perdais beaucoup de matches juste à cause de mon émotivité, se souvient Sabalenka. Au début de la saison 2023, je me souviens avoir pris une résolution. Je me suis dit ‘à partir de maintenant, quoi qu’il arrive, je ne me laisserai plus emporter par mes émotions.’ Je vais arrêter de devenir folle de rage sur le court. Que je gagne ou que je perde le match, peu importe, je vais prendre point par point. Pas après pas. Et j’ai gagné à Adélaïde. Puis j’ai gagné l’Open d’Australie.” Tout le monde l’a un peu oublié aujourd’hui mais à l’époque, elle était sevrée de titre depuis quasiment deux ans, son dernier trophée datant de Madrid en avril 2021.
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C’était donc aussi simple que ça… Pas loin, oui. “Franchement, poursuit-elle en rigolant, je me suis dit ‘Mon dieu, pourquoi je n’ai pas fait ça plus tôt ?’. Tout le monde me répétait ‘Aryna, tes émotions, elles ne t’aident pas, elles te détruisent’. Moi, je répondais ‘Oui, oui, oui, cause toujours’. Je perdais énormément de matches très accrochés. Alors, il était temps d’essayer autre chose, de me comporter différemment. Je suis heureux de l’avoir fait.”
Aryna Sabalenka, le contrôle permanent.
Crédit: Getty Images
On ne lutte pas contre cette émotion-là, mais on ne l’alimente pas non plus
Elle a changé tout en restant elle-même. Une évolution, plus qu’une révolution. Ce ne fut pas un 180° à la Björn Borg. Le Suédois était infect sur un court de tennis jusqu’à l’âge de 12-13 ans, au point que sa fédération avait fini par le sanctionner. Perclus de honte, il avait alors décidé de ne plus jamais manifester la moindre émotion en jouant. Ni joie, ni déception, ni frustration, ni colère. Rien. Le mythe de Ice Borg était né. Sabalenka n’est pas allée jusque-là. Elle demeure émotionnellement à fleur de peau, elle le sait et elle travaille toujours dessus.
Samedi, elle devra à nouveau prendre sur elle. Avant et pendant la finale face à Coco Gauff. Son préparateur physique, Jason Stacy, ne sera pas à l’abri de se prendre une énorme soufflante, comme ce fut le cas à la fin du 1er set de la demi-finale face à Swiatek, jeudi. “On ne lutte pas contre cette émotion-là, mais on ne l’alimente pas non plus, a expliqué l’Australien à la veille de la finale. On comprend qu’il y a cette émotion sur le court. On essaie de trouver ce qui va convenir à ce moment-là. C’est important d’avoir un sens du contrôle, parce que dès que vous avez un contrôle, le côté négatif du stress aura moins d’impact pour vous.”
Il ne s’agit pas de fuir ses émotions, mais de tenter de les contrôler au mieux. “Il s’agit de parler à Aryna, de lui dire ‘On est tous stressés par moments, comme tu peux l’être, relève de son côté son coach, Anton Dubrov. Il faut l’accepter et faire ce que l’on peut faire sur le moment pour contrôler ce qu’on peut contrôler.” Samedi, contre Coco Gauff, avec devant elle le spectre d’une deuxième défaite de rang en finale de Grand Chelem, la Biélorusse devra contrôler autant que possible la cocotte-minute qui ne manquera pas de vouloir se mettre en ébullition à quelques reprises. La victoire sera à ce prix.