Luc Ferry, penseur à rebours et sans filet

PORTRAIT – L’ancien ministre de l’Éducation nationale, pédagogue et philosophe, suscite la controverse sur les sujets clivants du moment.

Allô Luc Ferry ?

– Lui-même, enfin ce qu’il en reste.

Le philosophe à la tignasse rebelle cultive son goût pour la polémique, l’assaisonnant souvent d’un humour grinçant. À presque 75 ans, l’ancien ministre de l’Éducation nationale (2002-2004) se bat à longueur d’éditoriaux et d’émissions contre le sens perdu des choses, l’avachissement et le flou de l’époque. « J’ai la trouille quand je débarque sur un plateau, nous confiait-il cette semaine. Je sais qu’un mot de travers ou une idée qui viendrait blesser les croyances d’une communauté suscitera des insultes et des messages furieux via les réseaux sociaux que je ne consulte pas, fort heureusement. »

Ni normalien ni énarque, titulaire de deux agrégations (philosophie et sciences politiques), pur produit de l’université, enseignant la philosophie depuis le milieu des années 1970, Luc Ferry a d’abord basculé dans l’agora médiatique grâce à ses livres à succès, qui témoignent d’idées claires, imprégnées de valeurs chrétiennes, servies…

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